Demande toujours s’il y a autre chose

Il y a eu une période où prévalait la nécessité d’expérimenter des techniques et d’en conserver le meilleur avec soin. Cette période est, finalement, toujours vivante, sinon qu’on en a perdu l’objet premier, il ne s’agit plus autant de survivre, mais de produire, de vendre en somme, à coup de subventions, des avancées capitales sur la concurrence.

L’étape cruciale de la transmission a pris des formes extrêmement diverses. On s’est beaucoup attaché à ces formes jusqu’à oublier de faire suivre … la clé. Pourquoi y a-t-il un contenu sacré ? En quoi nous aide-t-il à vivre ?

Il y a ainsi la cryptographie. Mais cela revient à écrire en lettres de feu – attention, ici est caché quelque chose de valeur! Marie-Antoinette en sait quelque chose, accusée de conspirer avec l’ennemi alors que ce n’était qu’avec son amant autrichien (un peu ennemi quand même). Les maîtres s’en sont bien gardés.

Il y a la stéganographie. Sous ce terme encore plus barbare, il n’y a rien à voir, on tente de faire passer inaperçu un message dans un autre message : rien ne dit que ce texte, ce tableau, contient un mystère, c’est d’une platitude, d’un ennui total. Et je te parle d’opérations chimiques destinées à produire de l’or, c’était d’un banal à une époque. Tout le monde se jette dessus et tente encore de décoder. Sauf que le texte parle peut-être, en finale, de tout autre chose que du métal aurique : que celui qui a des oreilles pour entendre, entende! Et je te peins des bergers devant l’inscription d’un tombeau, scène rustique, romantique, convenue, sans intérêt, moi, en Arcadie, j’aurais fait pareil.

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Il y a le presque sabotage. L’indice est, cette fois-ci, un acte manqué, une petite erreur, une légère déviation par rapport au canon. Il faut à la fois connaître le canon parfait et repérer l’erreur dans son interprétation pour connaître le secret. Le problème de la forme devient cette-fois ci énormément crucial. La référence parfaite se perd, la forme biaisée est devenue canonique, sans que plus personne ne puisse le voir.

Le symbole, voilà le jardin d’Eden des découvreurs. Tout est symbole. En une gigantesque tautologie, la nature nous parle de dieu, dieu nous parle à travers des bouquins, une armée de singes a réécrit Shakespeare en braille, &c. Même si quelqu’un découvre une piste, c’est déjà une fausse piste. Le mystère a fait long feu, la mèche est vendue, la poudre est mouillée : qu’a-t-on appris, en somme, de nouveau en trois mille ans ? Que les Égyptiens avaient découvert le béton ?

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