Happy hour

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– Csontvar

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– Magritte

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– Magritte

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– the Greyhound, near Corfe castle

P.-S. :

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– Schinkel, Karl Freidrich, Morning, 1813, Oil on canvas, 76 x 102 cm, Nationalgalerie, Berlin

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 – Bosch, Hieronymus, Triptych of Temptation of St Anthony (detail), 1505-06, Oil on panel, Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbon

Le côté de l’or

Le rectangle d’or, basé sur le nombre d’or, est supposé offrir la plus grande harmonie. J’ai recherché les dix oeuvres picturales qui se sont vendu le plus cher à ce jour (Wikipédia) :

Peinture Prix Taille
Salvator Mundi (vers 1500) de Léonard de Vinci 450 65*45
Quand te maries-tu ? (1892) de Paul Gauguin 300 101*77
Interchange (1955) de Willem de Kooning 300 200*175
Les Joueurs de cartes (1892-1893) de Paul Cézanne 274 47*57
Les Femmes d’Alger (version O) de Pablo Picasso 179 114*146
Nu couché d’Amedeo Modigliani 170 60*92
Woman III (1952-53) de Willem de Kooning 158 173*123
Le Rêve (1932) de Pablo Picasso 155 130*97
Portrait d’Adele Bloch-Bauer I (1907) de Gustav Klimt 154 138*138

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Les modernes ont la cote, ou du moins la spéculation est plus facile dessus. Il vaut mieux peindre des femmes. De Kooning dépasse Picasso! Le prix moyen est de 229 millions de dollars (base mars 2013). Le côté mesure en moyenne 113 cm. Le rapport des côtés s’établit à 1,28. C’est assez loin du nombre d’or. Le nombre d’or vaut 1,618 et la racine de 2 – base des formats de papier A4, A3 &c. – vaut 1,414. On ne saurait mieux tomber à côté.

Je prends cette fois 18 tableaux au hasard dans la Web Gallery of Arts :

  • Botticelli, Sandro, Portrait of a Young Woman, Städelsches Kunstinstitut, Frankfurt
  • Broederlam, Melchior, The Annunciation (detail), Musée des Beaux-Arts, Dijon
  • Brueghel, Abraham, Landscape with Silenus and Putti, Private collection
  • Dürer, Albrecht, Madonna Nursing, Metropolitan Museum of Art, New York
  • Eeckhout, Gerbrand van den, A Musical Party, Metropolitan Museum of Art, New York
  • Mielich, Hans, Portrait of Ladislaus von Fraunberg, Count of Haag, Liechtenstein Museum, Vienna
  • Ghirlandaio, Domenico, Portrait of the Donor Francesco Sassetti, Santa Trinita, Florence
  • Giotto di Bondone, No. 36 Scenes from the Life of Christ: 20. Lamentation (detail), Cappella Scrovegni (Arena Chapel), Padua
  • Gogh, Vincent van, The Parsonage Garden at Nuenen in the Snow, Armand Hammer Collection, Los Angeles

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  • Gozzoli, Benozzo, Madonna and Child with Angels and Saints, Museo Civico, San Gimignano

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  • Munkáczy, Mihály, The Condemned Cell II, Magyar Nemzeti Galéria, Budapest
  • Greco, El, The Martyrdom of St Maurice, Chapter House, Monasterio de San Lorenzo, El Escorial
  • Lampi, Johann Baptist II, Portrait of a Gentleman, Private collection
  • Rossellino, Antonio, Tomb of the Cardinal of Portugal, San Miniato al Monte, Florence

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  • Segantini, Giovanni, Midday in the Alps (Windy Day), Private collection
  • Sirani, Elisabetta, Study, Walker Art Gallery, Liverpool
  • Thomas, Jan, Portrait of Miklós Zrinyi, Lobkowicz Collections, Lobkowicz Palace, Prague
  • Weyden, Rogier van der, St Columba Altarpiece (left panel), Alte Pinakothek, Munich

Le côté moyen (racine de la surface moyenne) vaut 145 cm, les anciens avaient plus de moyens. Le rapport des côtés vaut 1,48. Le nombre d’or reste loin.

  • Médiagraphie : Wikimedia commons, Web Gallery of Arts

 

 

Géocentrisme

La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l’univers, mais on ne peut le comprendre si l’on ne s’applique d’abord à en comprendre la langue et à connaitre les caractères dans lesquels il est écrit. Il est écrit en langue mathématique, et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d’en comprendre un mot – Galileo Galilei, Il Saggiatore

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– Scenographia systematis mundani Ptolemaici. Extrait de l’Harmonia Macroscomica d’Andreas Cellarius, 1660/61. Figure montrant les signes du zodiaque et le système solaire avec la Terre en son centre, selon le système de Ptolémée (via Jan van Loon sur Wikimedia commons)

On admet que la Terre est ronde et on sait depuis Ptolémée que l’univers tourne rond autour. La thèse géocentriste a de forts soutiens dans l’Église : Galilée, qui défend l’héliocentrisme de Copernic, est censuré en 1616 et condamné en 1633. Copernic, dont les écrits sont aussi mis à l’index en 1616, était pourtant chanoine à Frauenburg – aujourd’hui Frombork en Pologne. En tous cas les artistes travaillent sur commande et ne suivent pas les modes dangereuses.

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– Caravaggio, Jupiter, Neptune and Pluto, 1597-1600, Ceiling painting in oil, 300 x 152 cm, Casino dell’Aurora, Villa Boncompagni Ludovisi, Rome

Le zodiaque défile tranquille sur la sphère céleste et les dieux avec leurs aigles, chevaux et chiens sont à l’extérieur.

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– Raffaello, Sanzio, Prime Mover (ceiling panel), 1509-11, Fresco, 120 x 105 cm, Stanza della Segnatura, Palazzi Pontifici, Vatican

Un agent mystérieux intervient, qui met en mouvement la sphère céleste où sont piquées les constellations : ange en tenue de travail ou allégorie de la science. L’aspect du ciel est celui du 31 octobre 1503, date de l’élection du pape Jules II.

  • Médiagraphie : Web gallery of Arts wga.hu

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Retour de chasse

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– Rubens, Peter Paul, Diana Returning from Hunt, c. 1615, Oil on canvas, 136 x 184 cm, Gemäldegalerie, Dresden

Satyres mâles et produits de la terre contre Diane et ses chasseresses vierges avec leur gibier. On peut chercher un rapport mais la barre de fraction est la lance de la déesse.

Une évocation alors, celle des premiers hommes. Ceux-ci étaient spécialistes du génocide (un tiers de l’humanité mâle quand même) à base de mâchoire (peut-être d’âne, en cela imités par Samson) : quand Caïn occit Abel.

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– Coxcie, Michiel van, Killing of Abel, Oil on panel, 151 x 125 cm, Museo del Prado, Madrid

Curieux de retrouver Caïn, Abel et Samson dans le décor de cette Vierge à l’Enfant :

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– Eyck, Jan van, The Madonna with Canon van der Paele, 1436, Oil on wood, 122 x 157 cm, Groeninge Museum, Bruges

Là c’est les saints Georges et Donatien qui intercèdent pour le chanoine van der Paele. Nos protagonistes sont sur les accoudoirs :

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–  – Eyck, Jan van, The Madonna with Canon van der Paele (detail), 1436, Oil on wood, 122 x 157 cm, Groeninge Museum, Bruges

Mais avant de se trucider, Abel fut berger et Caïn, cultivateur. L’offrande d’Abel, premiers-nés du troupeau et graisse, plut mais celle de Caïn non, c’est ainsi qu’il en prit ombrage. Ce que semble dire la déesse Diane c’est que, comme le Seigneur dans la Bible, les fruits et légumes c’est pas trop son truc. Le châtiment des athées sera ce qu’il sera, mais les vegans ont du souci à se faire.

Isn’t it a Pythie ?

Pourquoi j’interroge la sibylle, que certains, un peu anglophones, nomment sybil ? Il y en a plusieurs, chacune avec sa ville, ses particularités, dont certaines attribuées par les propagateurs de la foi chrétienne.

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– Lippi, Filippino, The Cumean Sibyl, 1489-91, Fresco, Santa Maria sopra Minerva, Rome

La sibylle de Cumes, une des quatre représentées au plafond de la chapelle Carafa.

Selon mon encyclopédie gratuite, « la Pythie n’est que la porte-parole du dieu, elle répond aux questions qui lui sont adressées ; la sibylle parle à la première personne, revendique l’originalité de sa prophétie et le caractère indépendant de ses réponses. » Par contre, il faut les interpréter.

Quelle est leur action, leur valeur ajoutée ? Sans doute leur indépendance jointe à leur mystère fait-elle >tilt<. Il y a quelque chose qui retient l’attention, même si on ne comprend pas tout tout de suite.

Énée rencontre la sibylle de Cumes, qui lui permet de traverser les Enfers :

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– Georg Christoph Eimmart, Aeneas brings the golden bough to the Sibyl, 1688, copper engraving, 21.86 x 16.92cm, Bavarian State Library, Munich (via dcc.dickinson.edu)

Lib. VI. Aen: v. 210. Corripit extemplo Aeneas, avidusque refringit/ Cunctantem, et vatis portat sub tecta Sibyllae.

Le texte des Livres sibyllins, d’origine légendaire, était d’une obscurité telle que Cicéron, peu enclin à la crédulité, écrivit qu’on pouvait en tirer ce qu’on voulait au gré des circonstances.

Auguste, le meilleur des empereurs, voit la sibylle tiburtine (de Tibur, Tivoli aujourd’hui) prophétiser la Vierge, mère du Sauveur. Pour Ghirlandaio, le monogramme suffit :

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– Ghirlandaio, Domenico, Meeting of Augustus and the Sibyl, 1483-85, Fresco, Santa Trinita, Florence

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– Caron, Antoine, Augustus and the Sibyl, 1575-80, Oil on canvas, 125 x 170 cm, Musée du Louvre, Paris

Dante voyage avec sa Béatrice (qu’il a vu une seule fois quand elle avait quatorze ans), sibylle moderne pour l’époque, au Paradis.

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– Dupré, Giovanni, Beatrice and Dante, 1843, Marble, Galleria Chigi-Saracini, Siena

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 – Giovanni di Paolo, Dante: Divina Commedia, 1440s, Manuscript (Yates Thompson Ms. 36), 365 x 263 mm, British Library, London

Ici Vénus, à gauche, représente les erreurs anciennes. Béatrice emmène Dante à droite vers un autre niveau.

Prophètes, rois et sibylles font bon ménage puisqu’on leur fait annoncer le Christ : Isaïe, Moïse, Daniel, David, Jérémie, Salomon …

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– Perugino, Pietro, Prophets and Sibyls, 1497-1500, Fresco, 229 x 370 cm, Collegio del Cambio, Perugia

… Sibylles d’Érythrées en Ionie, de Perse, de Cumes, de Libye de Tibur (et de Delphes).

Michel-Ange met les filles inspirées en contrepoint des ancêtres du Christ au plafond de la Sixtine : Delphica, Erythraea, Cumaea, Persicha, Libica … soit la Pythie de Delphes (1, 2) et les sibylles érythréenne (3, 4), de Cumes (5, 6), de Perse (7) et de Libye (8 et 9).

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Les préraphaélites s’extasient tout pareil. Voici la Pythie sur son trépied :

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– John Collier, priestess of Delphi (via google_art_project)

Certaines régions ont conservé la tradition de voir une sibylle costumée chantant la nuit de Noël jusqu’au XVIIIe siècle, voire, à Majorque, jusqu’à nos jours.

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– (via illesbalears.travel)

  • Médiagraphie : texte Wikipédia, images wga.hu

Sans oublier :

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– R. Macherot, Sibylline, Journal de Spirou

 

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– Raffaello, Sanzio, The Sibyls, c. 1514, Fresco, width at base 615 cm, Santa Maria della Pace, Rome

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– Francesco Ubertini, Sibyl, c. 1525

 

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– A Sybil Inspired by a Putto – Lorenzo Pasinelli – 17th century (via didoofcarthage.tumblr.com)

 

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– Odilon Redon, La coupe de mystère (ou Sibylle), 1890