Vanitas (XXII)

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– Jean Garnier, d’après Claude Lefèbvre, Louis XIV avec instruments de musique, fleurs et fruits, 1670-1672, oil on canvas, Palace of Versailles

monthmay

– Barrera, Francisco, The Month of May, 1640-45, Oil on canvas, 102 x 155 cm, Slovenská Národná Galéria, Bratislava

mus_inst

– Baschenis, Evaristo, Musical Instruments, Oil on canvas, 98,5 x 147 cm, Musées Royaux des Beaux-Arts, Brussels

fruitveg

– Bonzi, Pietro Paolo, Fruit, Vegetables and a Butterfly, c. 1620, Oil on canvas, 100 x 136 cm, Private collection

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vincezofru

– Campi, Vincenzo, Fruit Seller, c. 1580, Oil on canvas, 145 x 215 cm, Pinacoteca di Brera, Milan

stillife

– Crescenzi, Giovanni Battista, Still-Life with Fruit, Vegetables and Mushrooms, 1615-20, Oil on canvas, 122 x 163 cm, Galleria Estense, Modena

landscap

– Desportes, Alexandre-François, Fruits, Flowers and Vegetables in a Landscape, 1720, Oil on canvas, 93 x 119 cm, Private collection

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Voir aussi : Vanitas (XXI)

Vanitas (XX)

Vanitas (XIX)

Vanitas (XVIII)

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Noël des petits santons

Dans une boîte en carton
Sommeillent les petits santons :
Le berger, le rémouleur
Et l’enfant Jésus rédempteur
Le Ravit qui le vit est toujours ravi,
Les moutons en coton
Sont serrés au fond.
Un soir alors paraît l’étoile d’or,
Et tous les petits santons
Quittent la boîte de carton,
Naïvement, dévotement
Ils vont à Dieu
Porter leurs voeux.
Et leur chant est touchant
Noël ! Joyeux Noël !
Noël joyeux de la Provence !

Le berger comme autrefois
Montre le chemin aux trois Rois
Et ces Rois ont pour suivants
Des chameaux chargés de présents,
Leurs manteaux sont très beaux
Dorés au pinceau
Et ils ont le menton
Noirci au charbon.

De bon matin j’ai vu passer le train…

Ils traînaient leurs pauvres pieds
Sur les gros rochers de papier.
Naïvement, dévotement,
Ils vont à Dieu
Porter leurs voeux,
Et leur chant est touchant
Noël ! Joyeux Noël !
Noël joyeux de la Provence !

Dans l’étable de bois blanc,
Il est là le Divin Enfant,
Entre le boeuf au poil roux
Et le petit âne à l’oeil doux,
Et l’enfant vagissant
Murmure en dormant :
Les jaloux sont des fous,
Humains, aimez-vous !

Mais au matin, Joyeux Noël prend fin.

Alors les petits santons
Regagnent la boîte en carton,
Naïvement, dévotement,
Ils dormiront dans du coton
En rêvant du doux chant

Noël ! Joyeux Noël !
Noël joyeux de la Provence !

Dormez chers petits santons
Dans votre boîte en carton.
Noël ! Noël !

(trad.)

Ceci est une poésie sans titre

Je fais souvent parfois un

rêve sans queue ni tête

Où j’ai perdu l’antivol de ma

bicyclette

Un cow-boy du far-west, de

cache-poussières vêtu

Rencontre son destin car c’est

là qu’on le tue

La prairie se souvient, à son

corps défendant,

L’entoure de sapins noirs et

intimidants.

Quitté la vieille route,

cherchant un raccourci,

Un tas d’ordures géant

surplombait cette rive-ci,

Fuis par un raidillon, des portes

de grotte mire,

C’est du moins comme ça à la

pêche aux souvenirs.

Il fallait faire des courses

pour la tante Marie,

Pq et chocolat, que garder

j’ai envie,

Planquer dans tel local, si

longtemps oublié,

Le fruit de mon larcin,

personne n’y met les pieds.

(écrit en janvier 2007 au réveil)

Mammifères sans ailes

J’aime les maths, la logique, l’informatique aussi, dans mon esprit bien sûr tout cela se tient mais quand j’analyse ce penchant je dis ce qui suit.

Les maths on ce côté magique de démonstrations concises et implacables, qui expliquent certains aspects de la vérité en toute logique, mais surtout ce regard en survol des autres centres d’intérêts dans le monde, pompeusement baptisés disciplines.

L’informatique de son côté est encore bien magique, permettant de réaliser des effets en utilisant un langage. En elle se cachent les ressorts surpuissants d’une logique du langage.

Le point commun avec les maths est cette recherche millénaire d’un langage universel où quelques atomes bien distribués – commencer, retenir, ajouter, clore -, quelle que soit la langue utilisée ensuite, permet tous les résultats ou toutes les démonstrations.

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Animaux, nous ne savons penser, robots nous ne saurions quoi penser, mais avec la maîtrise d’un langage évolué nous finissons par contruire une pensée active.

Mammifères sans ailes, nous ne savons voler mais à l’aide de la technologie nous volons effectivement et réalisons tant d’autres choses.

Nic Cooper et la copie de l’Atlantique

La vanité de la puissance peut conduire à désirer des répliques d’objets somptueux. les faire façonner et les présenter ou non. Entiché de l’océan, Nic s’enquit d’abord de son prix, puis, soucieux, dit-il, de ne pas se mettre à dos la communauté des hommes, il lança Majordome à la recherche d’une autre planète où installer son océan.

Il avait pris le composite en location et jugeait l’opération intéressante, quoiqu’à l’échéance il pensait s’offrir un animoïde de modèle guépard albinos ou licorne. Maj lui dégotta la planète, l’armée de robots excavateurs, le complexe de production de sel, l’élevage d’espèces marines et un contrat de transport dont Nic taisait le prix dans l’intimité, par pudeur disait-il.

Le projet pharaonique fut jugé tel et l’on glosa sur la lenteur de l’auto-assemblage de l’usine de sel, la longueur inexacte des côtes de la Bretagne, le choix anachronique de petits ports de pêche et de commerce du XVIIe siècle – Concarneau, New York, Buenos Ayres … mais l’ensemble était réussi malgré son inutilité avérée. L’immersion partagée dans le rêve permettait l’équivalent absolu de cette réalisation au prix du simple calcul des images, odeurs et sensations et de leur diffusion aux participants par les ondes efficaces. Peu de gens sortaient concrètement de leur tiroir vital pour visiter un monde somme toute convenu, ceux qui le faisaient s’exposaient à payer des primes d’assurances à la mesure de l’immensité des risques qu’ils prenaient. Les entrepreneurs étaient de moins en moins nombreux et aucune caisse de retraite ne les prenait en charge. Nic avait deux ou trois planètes de côté.

Les croisières à dos d’albatros tournaient bien, ainsi que la pêche à l’espadon et aux coraux. Un jour, Pax la bosse, le caméléphant qui avait remplacé Majordome, indiqua à Nic que les peuplades d’Altaïr se plaignaient du déséquilibre moral induit par le tourisme dans cette contrée de l’univers. Je sais, dit-il, que de nombreux défauts des systèmes d’immersion vous irritent. Si vous donnez un coup de coude à votre voisin, ses réactions ne sont pas toujours cohérentes. Lorsque vous sautez dans le vide, l’image se brouille comme un cauchemar avorté. J’ai conçu une nouvelle méthode qui évite tout cela.

– Parfait, répondit Nic, quand peux-tu me faire une démonstration ? – Vous êtes dedans en ce moment, répondit l’animal. J’ai fait démonter l’océan depuis trois semaines. – Bon travail. Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire maintenant ? – J’ai élaboré un concept de couveuses d’univers-bulles. À partir d’un big bang, leur croissance est accélérée jusqu’à l’éclosion de diverses formes de vie. ensuite, on met à refroidir pour pouvoir faire un tour avant l’extinction des étoiles. Ça vous dit d’essayer ?

Nic était okay. Ils essayèrent.

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