– Sites des États-Unis reliés à ARPANET en 1974 (d’après Yngvar sur Wikipédia)
Le réseau Internet, créé vers 1972, se répand dans les années 1990 avec l’invention du web et ses standards (protocoles, adresses, formats et surtout liens). À l’époque, les pages web font l’objet de listes, de catalogues, d’annuaires … Le premier moteur de recherche, en 1998, est Google.
Selon Wikipédia, les pages indexées par Google étaient estimées à :
- google 2004 : 8 x 10^9 pages (dix puissance neuf, soit un milliard)
1000000000
- google 2013 : 3 x 10^13 url
10000000000000
C’est une croissance de quatre ordres de grandeurs (multiplié par dix mille) en neuf ans. Pour arriver à un googol, qui a donné son nom à la société éditrice du moteur de recherche et qui vaut :
- googol : 1 x 10^100 unités
Il faudra attendre encore, en supposant une accélération de croissance similaire, 37 ans.
- google 2050 : idem
10000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
– Schulz (via plus.google.com/+sciencesunday)
Illustration : chances qu’a Lucy de se marier avec Schroeder.
Est-ce envisageable d’arriver à ce chiffre, sachant qu’un site figure sur un serveur qui consomme des ressources (création, maintenance, réponses aux requêtes de consultation &c.) Aujourd’hui, si internet était un pays, ce serait le cinquième consommateur mondial d’énergie. Mais pensons que la technique peut permettre des économies substantielles.
Y aura-t-il encore besoin de moteurs ou de sites en 2050 ?
(Noter que les liens accessibles au public sur le web ne constituent qu’une petite partie des données existantes : privées, secrets d’état, non mises en ligne …)
– Richie Rich Vaults of Mystery #9 – The mystery of the Googol (via comicvine.com)
Rien ne peut arrêter le googol. Le fait est que l’information paraît illimitée, mais dans un univers à ce jour défini comme limité. C’est troublant de se dire qu’il y a forcément une quantité inconcevable d’informations qui disparaissent chaque seconde de nos mémoires corporelles ou connectées. Il y a des trous noirs qui paraissent, comme d’innombrables éléments dans notre conception de l’univers, participer finalement à un mécanisme de régularisation mécaniquement imposé par la structure même de l’espace-temps.
En même temps …
Quand une quantité innombrable d’informations est disponible, et surtout dans ce cas, qui y a-t-il pour y prêter attention et en tirer partie ? Nos habitudes de contacts, de déplacements et de consommation permettent à des marchands de mieux cibler nos comportements et leur offre en conséquence. Par contre, la généalogie de M. X, demeurant à Y, peut remonter à plus de trois siècles et, statistiquement, concerne des centaines de cousins éloignés : à supposer qu’un robot la complète, combien s’y intéresseront ?
Tous les champs du savoir ne sont pas à la même enseigne, s’il n’existe pas un intérêt fort – patriotique, sportif, commercial, people, que sais-je, – l’article de l’encyclopédie prendra la poussière. Un terme de recherche éclairant dans ce sens est celui-ci :
« à la date d’aujourd’hui » site:fr.wikipedia.org.
Le terme recherché entre guillemets est une expression qu’on demande entière (pas d’occurrences du mot « date » isolé) et l’indication expresse du site filtre les résultats sur le seul Wikipédia. On s’ aperçoit que, dans de nombreux exemples, les informations … datent.
– Modesty Blaise (via womenwriteaboutcomics.com)