La toison d’or

La toison d’or, dans le mythe hellène, est cette espèce de serpillière qu’on aperçoit dans les mains de Jason :

jason_pelias_louvre_k127

Jason rapportant la toison d’or au roi Pélias. Cratère à figures rouges d’Apulie, v. 340 av. J.-C. Musée du Louvre.

Il s’agit de la peau d’un bélier dont l’histoire se mêle avec celle d’Hellé qui, tombant en mer dans sa fuite, lui donne son nom (Hellespont ou détroit des Dardanelles, à l’entrée de la mer Noire).

jason

Thorvaldsen, Bertel, Jason with the Golden Fleece, 1803-28, Marble, height 242 cm
Thorvaldsens Museum, Copenhagen, (via wga.hu)

Les interprétations du mythe sont légion. Selon Strabon : les richesses que la Colchide tire actuellement de ses mines d’or, d’argent et de fer, laissent assez deviner quel a dû être le vrai motif de l’expédition des Argonautes, le même apparemment qui avait, dès auparavant, poussé Phrixus vers les rives du Phase.

On dit aussi que les locaux utilisaient des toisons de moutons pour pratiquer l’orpaillage. Selon Michel Maier, il y a une activité d’alchimie là-dessous.

C’est devenu un ordre de chevalerie avec le même mouton dans la même posture détendue :

Collane eines Ritters vom Orden vom Goldenen Vlies

L’ordre de la Toison d’or est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges en 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Aujourd’hui il y a deux ordres et une centaine de chevaliers en vie.
En tous cas l’époque d’alors veut que ces décorations soient montrées. Roger van der Weyden, Jan van Ejck et autres exécutent des portraits d’apparat où l’on retrouve entre autres Charles le Téméraire et des souverains d’Espagne, jusqu’au duc de Wellington par Goya en 1812 (décoration avec croix de Malte) et un hongrois, Rakoczy (moustaches), un siècle auparavant :

fleec1fleec2fleec3fleec4

Et un dernier pour la route :

wings

Médiagraphie : wga.hu (mot-clé fleece), wikimédia commons.

P.S. La toison d’or (golden fleece) a aussi inspiré un peintre australien, Tom Roberts, donnant à l’élevage des moutons une valeur mythique :

1280px-tom_roberts_-_the_golden_fleece_-_google_art_project

Tom Roberts – The Golden Fleece – Google Art Project

Le caractère, sinon la tonalité, du tableau peut rappeler les raboteurs de parquet de Caillebotte, qui, eux aussi, font de la laine en somme :

caillebotte_rabotteurs_1875

Gustave Caillebotte – The Floor Planers – Google Art Project

Noter la présence d’un marteau au sol.

26804e3ec3e002f50a469c9586943b832013b127

Re P.S.

z_coat

Lorraine-Medici Coat-of Arms, 18th century, Painted and gilt wood, 200 x 150 cm, Museo dell’Opificio delle Pietre Dure, Florence

pietro_tacca_su_modello_di_giambologna2c_granduca_cosimo_i2c_ante_1611

– Pietro Tacca, le grand-duc Côme, avant 1611

Un lion, un dragon, trois lions, deux lions, trois couronnes, une passiflore, un cygne et encore deux autres écus pour le Christian, qui va l’aider à choisir ?

72drawin

– Gossart, Jan, Christian II of Denmark, c. 1526, Pen and brown ink, over black chalk, 269 x 216 mm, Frits Lugt Collection, Paris

00philip

– Unknown master, Flemish, Portrait of Philip the Handsome, c. 1500, Oil on panel, 32 x 21 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

Dans le même ordre d’idée que la Toison d’or, cette dépouille de cerf :

bavaria

– Gerhard, Hubert, The Allegory of Bavaria, c. 1590, Cast bronze, height 231 cm, Residenzmuseum, Munich

tumblr_pjya06rsuh1qh588ko1_1280

– Leo Caillard, Hipsters in Stone (via vasilyt.tumblr.com)

Parcours du marteau dans l’art (II)

Après le temps des légendes, vient l’heure de marquer le temps, quoi de mieux qu’un binôme mauresque muni de beaux maillets.

orologi3

Codussi, Mauro, Torre dell’Orologio: Two Moors, 1496-99, Bronze, Piazza San Marco, Venice (via Web gallary of art – wga.hu)

L’inspiration religieuse n’est pas en reste avec ces scènes liées à l’Annonciation :

0merode

Master of Flémalle, Mérode Altarpiece, c. 1427, Oil on wood, 64,1 x 117,8 cm, Metropolitan Museum of Art, New York

Mais ce sont bien les thèmes de métier qui viennent cogner à la porte :

merodalt

Master of Flémalle, Mérode Altarpiece (détail)

St Éloi n’a pas daigné abandonner sa pratique :

eligius

Master of Balaam, St Eligius in His Workshop, c. 1450, Engraving, 115 x 185 mm, Rijksmuseum, Amsterdam

« Éloi de Noyon (Eligius en latin, l’« élu ») (v. 588 – 659), évêque de Noyon, orfèvre et monnayeur, il eut une fonction de ministre des Finances auprès de Dagobert Ier. »

1280px-carnavalet_-_st_eloi_1761

Faïence 18ème siècle (1761). Paris ou Moulins, Musée Carnavalet

St Eloy 1761

Les métiers défilent : forgeron, sculpteurs, orfèvre encore ; charpentiers … et ce sont aussi bien des pointures de l’art que des anonymes qui s’y sont essayés :

triumph1

Dalou, Jules, Blacksmith, 1879-89, Plaster, height 68 cm, Musée d’Orsay, Paris (via d°)

17rein11

Memling, Hans, Triptych of Adriaan Reins (detail), 1480, Oil on oak panel, Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges

0601grec

El Greco, Portrait of a Sculptor, 1576-78, Oil on canvas, 94 x 87 cm, Private collection

1sculptu

Pisano, Andrea, Sculpture, 1336-43, Marble, 83 x 69 cm, Museo dell’Opera del Duomo, Florence

Et la vocation peut commencer jeune :

michela2

Zocchi, Emilio, The Young Michelangelo, 1861, Marble, height 60 cm, Galleria Palatina (Palazzo Pitti), Florence

silvers

Unknown master, Dutch, Portrait of a Silversmith in His Workshop, c. 1680, Oil on panel, 45 x 38 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

2trade01a

Medieval sculptor, Italian, Shipwrights, mid-13th century, Stone, Basilica di San Marco, Venice

07este

Weyden, Rogier van der, Francesco d’Este, c. 1460, Oil on oak panel, 30 x 20 cm, Metropolitan Museum of Art, New York (via toujours wga.hu)

Le marteau pourrait être interprété comme un signe de pouvoir, ou encore un hobby comme celui de Louis XVI qui jouait les serruriers. François d’Este, fils illégitime de Lionel d’Este, était un familier de la cour de Bourgogne. On le retrouve ici avec Philippe le Bon, les armes de la famille et d’autres courtisans (en.wikipedia.org) :

franceste

Voir aussi Parcours du marteau dans l’art.

P.S. : un retour à la crucifixion du Christ avec pas moins de trois marteaux :

gustave_dorc3a9_-_crucifixion_of_jesus

Gravure sur bois de la Crucifixion de Jésus de Nazareth 1866 de Gustave Doré.

La descente de la croix a nécessité un marteau ; et les saintes femmes de se multiplier :

lamenta1

– Signorelli, Luca Lamentation over the Dead Christ (with predella), 1502, Wood, 270 x 240 cm, Museo Diocesano, Cortona

Mort sur le bois de la croix, Jésus était bien fils de charpentier :

18_1450

– Miniaturist, Spanish, Book of Hours, 1460s, Manuscript (MS Add. 18193), British Library, London

Et tout petit déjà :

440px-the_young_christ_carrying_the_instruments_of_passion-_etchin_wellcome_v0035612

– Hieronymus Wierix: Der junge Christus, der die Instrumente der Leiden trägt

Jésus porte les instruments de la Passion. « In laboribus in juventute mea. Hieronymus Wierix fecit et excudebat. Cum gratia et privilegio. Buschere. »

Le marteau est encore associé à la croix dans l’art de pourfendre les vampires ; le pieu peut rappeler l’épopée de Jaël :

real_vintage_vampire_32

– (via cdn.acidcow.com)

venus

– Donner, Georg Raphael, Venus in Vulcan’s Workshop, 1730s, Lead, 63 x 93 cmSzépmûvészeti Múzeum, Budapest

Encore un sculpteur, celui-ci se dessine :

selfport

– Adam, Lambert-Sigisbert, Self-portrait, c. 1740, Drawing, Ashmolean Museum, Oxford

On n’a jamais tenu si mal un marteau si moche :

pasteur

– Galli, Pietro, Louis Pasteur, c. 1870, Bronze, Science Museum, Blythe House, London

Un peu de vexillologie :

hmrflg3

Parcours du marteau dans l’art

Faisons remonter les mythes à une indistincte et majestueuse antiquité : Thor l’emporte sans doute, c’est l’époque des combats contre les géants, combats qui ont leurs occurrences dans la mythologie grecque et des allusions dans la Bible. Le marteau est foudroyant mais techniquement un peu imprécis : outil ou arme, est-il vraiment pratique ?

mc3a5rten_eskil_winge_-_tors_fight_with_the_giants_-_google_art_project

– Mårten Eskil Winge – Tor’s Fight with the Giants

thorham

– “Åsgårdsreien” by Peter Nicolai Arbo, painting in oil on canvas, 1872 (via
throwbackthorsday.wordpress.com – voir note)

Parmi les mythes vénérables, celui de Prométhée, châtié pour avoir offert le feu à l’humanité naissante (le marteau appartient à Vulcain) :

promethe

– Baburen, Dirck van, Prometheus Being Chained by Vulcan, 1623, Oil on canvas, 202 x 184 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

À une époque où l’on combat entre peuples de même origine, la petite Jaël se défend pas mal avec un piquet de tente :

tumblr_pgfinuuacj1rqxd5ko1_1280

– Jael and Sisera, Biblia porta, France c. 1290, Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, U 964, fol. 76v

 

sisera

– Amigoni, Jacopo,  Jael and Sisera, c. 1739, Oil on canvas, Museo del Settecento Veneziano, Ca’ Rezzonico, Venice (via wga.hu comme le reste des illustrations)

Yaël ou Jael (en hébreu chamois, bouquetin) est le prénom d’un personnage biblique mentionné dans le Livre des Juges. C’est une héroïne qui, selon le récit, tua le chef de l’armée cananéenne Siséra et permit ainsi de délivrer les tribus d’Israël de la domination du roi Yabin (fr.wikipedia.org)

plaque

– Pierre Reymond, Jael Killing Sisera, 1550-75, Painted enamel on copper, 29 x 24 cm, Walters Art Museum, Baltimore

1jaeldeb

– Bray, Salomon de, Jael, Deborah and Barak, 1635, Oil on panel, 87 x 72 cm, Museum Catharijneconvent, Utrecht

Si le courroux de Yaël est ici plus crédible, la panne du marteau est plus spécialisée. Déborah et Barak (pas le mari de Michelle) font partie de l’épopée des Juges d’Israël.

Et puis on n’a plus rien jusqu’à l’époque historique avec la passion du Christ.

cremona8

– Pordenone, Christ Nailed to the Cross, 1520, Fresco, Cathedral, Cremona

lamenta

– Christus, Petrus, The Lamentation, 1455-60, Oil on wood, 98 x 188 cm, Musées Royaux des Beaux-Arts, Brussels

lamentt

– Christus, The Lamentation, détail.

Clous, marteau et tenailles forment avec la couronne d’épines un lien maintes fois souligné ; noter aussi le crâne du Golgotha et le pot de Madeleine.

70drawin

– Gossart, Jan, Design for a Ceiling, 1520-24, Pen and brown ink, 239 x 467 mm, Galleria degli Uffizi, Florence

La croix en tau peut faire penser à l’équerre, surtout dans une construction en angle aigu de compas.

Ajoutons l’éponge, la lance et le fouet pour rester dans le dolorisme :

08sorrow

– Memling, Hans, The Virgin Showing the Man of Sorrows, 1475 or 1479, Oil on oak panel, 27,4 x 19,9 cm, National Gallery of Victoria, Melbourne

La croix reste longtemps un thème porteur. Ici, la crucifixion de Pierre, à l’envers selon sa demande :

pisa_pr3

– Masaccio, Crucifixion of St Peter, 1426, Tempera on panel, 22 x 31 cm, Staatliche Museen, Berlin (toujours via wga.hu)

Il y a un moment où l’inspiration se porte vers des sujets plus prosaïques. Le marteau est dès lors un attribut de métier et non de légende : voir l’article Parcours du marteau dans l’art (II)

– –  – –

Note : « Un villageois suédois condamné en 1639 pour avoir rejoint une Chasse Sauvage, il reconnaît que cette troupe était celle « des hommes d’Odin ». Précisons à propos du nom Odin, appellation nordique de Wodan, qu’il dérive de la même racine wuot (donnant odr en vieux nordique) et qu’il renvoie également à l’idée d’ensauvagement. L’image de Wodan/ Odin, conducteur de la Chasse Sauvage, n’est pas restée figée dans les archives »
(via agoras.typepad.fr/regard_eloigne)

 

– –   – –

Note à propos de Jaël : Les oubliés de Clipperton (1914-1917)

En février 1914, un cyclone détruit les potagers de la petite garnison de onze soldats installés sur place avec femmes et enfants depuis 1906. Le bateau de ravitaillement de mai n’arrive pas. À la fin du mois de juillet, l’USS Cleveland vient secourir l’île, mais le chef de la garnison refuse d’embarquer sur un navire ennemi. La troupe est alors décimée par la famine et le scorbut.

En mai 1915 ils ne sont plus que trois hommes, six femmes et huit enfants. Deux des hommes meurent en tentant de rejoindre un navire passant au large. Le dernier homme survivant, gardien du phare fait alors vivre un calvaire aux autres et se comporte en dictateur. Il est assassiné à coups de marteau par les femmes survivantes le 17 juillet 1917.

Le lendemain l’USS Yorktown les sauve ; il était venu vérifier qu’aucun navire allemand ne s’y cachait. [Wikipédia]

The church in the well (le puits dans l’église)

764px-glastonbury_lady_chapel_wellD’une découverte locale, j’ai pu aller jusqu’à créer une série où il s’agit d’églises contenant un puits. Ce n’est finalement pas si rare. Les articles ont d’abord figuré ici :
http://colonieslocales.wordpress.com/2016/08/27/le-puits-dans-leglise-vi

Je les enrichis de nouvelles trouvailles hors de France. Les plus connues sont sans doute liées à l’Évangile :

  • Puits de la Visitation, Jérusalem

Église de la visitation (via http://www.touryourway.com)

Église de la visitation (via keithwilsonphotography.files.wordpress.com)

La visitation est celle de Marie, enceinte, à sa cousine Élisabeth mère du Baptiste. Le père était prêtre au Temple, temporairement muet.

  • Église de l’Annonciation, Nazareth (St Gabriel’s church)

Le Puits de Marie via alstickler.wordpress.com

Le « Puits de Marie » est celui où elle se tenait au moment de l’annonciation, par l’ange, de la conception de Jésus (l’iconographie religieuse classique est constante, elle était plutôt dans sa maison mais bon, les orthodoxes représentent le puits ; les préraphaélites ont repris le thème).

meteyard

Meteyard, annonciation

  • Batak (Hongrie)

Batak – église St Nedelya

Pendant l’insurrection d’avril contre les Ottomans en 1876, après une bataille inégale de deux semaines contre une armée turque de plusieurs milliers, 5000 personnes sont mortes et la ville fut entièrement brûlée. Environ deux mille personnes, qui s’étaient rassemblées dans l’église Saint-Nedelya, ont défendu héroïquement leur honneur et leur foi pendant trois jours et trois nuits, et toutes sont mortes après que l’église fut brûlée.

Batak – église St Nedelya (via rodopi-map.org)

Les plus brillants intellectuels de l’humanité ont élevé une voix de protestation et d’indignation contre cet événement scandaleux – Victor Hugo, William Gladstone, MacGahan, Dostoïevski, Lev Tolstoï. Le monde en est venu à connaître la Bulgarie et sa volonté d’être libre (www.plovdivguide.com).

Le puits est là :

Batak – « le puits, creusé par des mères, cherchant de l’eau pour leurs enfants »

  • Holywell, pays de Galles

the_church_of_st_james2c_holywell_28geograph_226298829

Holywell – église au-dessus du puits

Pour le pays de Galles, je recommande le site Well hopper – Exploring the ancient holy wells and healing wells of North Wales (exploration des anciens puits sacrés et guérisseurs du nord du pays de Galles) :
wellhopper.wordpress.com

Le site propose une exploration des anciens puits ou de leurs traces : un certain nombre est situé non loin d’une église ou d’une chapelle et au moins l’un d’eux, celui de Holywell, s’abrite sous une chapelle.

Le puits de Ste Winefride (via wellhopper.files.wordpress.com)

Ste Winefride – le bain extérieur (via wellhopper.files.wordpress.com)

Selon la légende, Ste Winefride eut la tête coupée par un violeur, un homme appelé Caradog. On dit aussi qu’à l’endroit même où roula sa tête, une source surgit (le puits de Ste Winefride). Apparemment son oncle, St Bueno [sic], la ramena à la vie avec la prière. Elle a ensuite passé le reste de sa vie comme nonne, jusqu’à sa « deuxième » mort environ 22 ans plus tard (www.thebimblers.com).

Les reliques de la sainte forment le thème d’un polar médiéval d’Ellis Peters, « Trafic de reliques », qui met en scène le chevalier des croisades, Cadfael, devenu moine à Shrewsbury.

Voir aussi : St Winefride’s Chapel and Holywell (Wikipedia anglais)

Mais le puits qui donne son nom au village, Holywell – puits sacré, est celui-ci :

Holywell – le puits (via http://www.megalithic.co.uk)

Sans oublier …

  • Lady Chapel well, Glastonbury (R. U.)

764px-glastonbury_lady_chapel_well

Lady Chapel well, Glastonbury

1280px-glastonbury_abbey_lady_chapel_south_side

Lady Chapel, Glastonbury

  • Médiagraphie : sauf indiqué, Wikimedia commons

Un mot pour l’opposé exact … l’église dans l’eau.

tumblr_ohztowugqx1usnx8fo1_1280

– Tadao Ando, church in the Water. Floor Plan, 1989, Tomamu,  Hokkaido, Japan (via drawinganarchitecture.tumblr.com)

Et encore une fontaine dans l’église même :

font_in_salisbury_cathedral_-_geograph-org-uk_-_1586092

– Font in Salisbury Cathedral (geograph.org.uk) via Wikimedia commons

La coutume, immémoriale, d’un lieu sacré associé avec l’eau, est souligné dans cet article sur Délos en Grèce :

« Le bâtiment contient 4 dédicaces au “Dieu Très Haut”, traduction grecque habituelle du nom du dieu juif; de plus il présente des dispositions caractéristiques des synagogues : orientation vers l’est, ordonnance à trois portes de la salle de réunion, trône et bancs, réservoir d’eau permettant le bain par immersion. »
–Délos — Wikipédia

| | |

P.P.S.

  • Istambul

Certains tendent à l’oublier mais le coin a été chrétien. Wikipédia indique deux lieux.

– Sainte-Marie-de-la-Source :

1280px-saint_mary_of_the_spring_2010-10-09_02

– The Hagiasma of St. Mary of the Source in Istanbul (via alessandro57 sur Wikimedia commons)

Selon les historiens Procope et Cedrenus, l’église a été à l’origine érigée par l’empereur Justinien dans les dernières années de son règne (559-560) près d’une fontaine d’eau d’un puits sacré (grec: ἁγίασμα, hagiasma, d’où le turc: ayazma) situé à l’extérieur les murs de Théodose II en correspondance avec l’actuelle Porte de Silivri.

La Vierge est associée à une fontaine de vie :

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

– Modern Greek icon of the Theotokos of the Life-giving Spring (Wikimedia commons)

– Et : Église Sainte-Marie-des-Blachernes :

to_agiasma_ton_vlahernon

– The Hagiasma of Blachernae in a drawing of 1877, from A.G. Paspates’ Byzantine topographical studies (Wikimedia commons)

saint_mary_of_blachernae_8934

Saint Mary of Blachernae sacred bath (via Dosseman sur Wikimedia commons)

Quand il n’y avait qu’un seul fleuve

Les cours d’eau donnent leurs noms à 68 départements français (fr.wikipedia.org) :

Ain · Aisne · Allier · Ardèche · Ariège · Aube · Aude · Aveyron · Bouches-du-Rhône · Charente · Charente-Maritime · Cher · Corrèze · Creuse · Dordogne · Doubs · Drôme · Eure · Eure-et-Loir · Gard, Haute-Garonne · Gers · Gironde · Hérault
Ille-et-Vilaine · Indre · Indre-et-Loire · Isère · Loir-et-Cher · Loire · Haute-Loire · Loire-Atlantique · Loiret · Lot · Lot-et-Garonne · Maine-et-Loire · Marne · Haute-Marne · Mayenne · Meurthe-et-Moselle · Meuse · Moselle · Nièvre · Oise · Orne · Bas-Rhin · Haut-Rhin · Rhône
Haute-Saône · Saône-et-Loire · Sarthe · Seine-Maritime · Seine-et-Marne · Deux-Sèvres · Somme · Tarn · Tarn-et-Garonne · Var · Vendée · Vienne · Haute-Vienne · Yonne · Essonne · Hauts-de-Seine · Seine-Saint-Denis · Val-de-Marne · Val-d’Oise

Le graphe, orienté vers la mer ou la frontière, matérialise la relation suivante : le fleuve qui a donné son nom au département débouche dans tel autre département (portant un nom de fleuve). Les fleuves côtiers en sont absents.

deptsnoms

– Fleuves et départements

Des cas particuliers, comme celui où le fleuve principal forme la frontière des départements, sont traités sommairement, ainsi que l’emplacement des confluents.

Le dessin global des bassins versants donne une meilleure idée de la configuration :

bassinv

– Bassins versants d’Europe de l’ouest

Il faut imaginer la situation à l’époque glaciaire avant que la Manche change de statut : l’Elbe, le Rhin, la Meuse, la Tamise, la Somme, la Seine … étaient des affluents du « fleuve Manche » :

dmg_6402

– Le fleuve Manche. Noter la côte qui dépasse les Cornouailles britanniques et bretonnes (via craies.crihan.fr)

Mais il y a eu un moment où … il n’y avait qu’un seul fleuve ? C’était quand (déjà dans le Paradis d’Adam il y en avait quatre) ?

Abbayes et monastères

La liste des abbayes et monastères créés au VIe siècle met en valeur la fille aînée de l’Église (la France en somme). Le Mont-Cassin en Italie porte quand même la marque de Saint Benoît dont la règle finit par s’imposer presque partout.

irlsinai2

Abbayes et monastères (fond de carte : openstreetmap). Voici la liste (source et iconographie, Wikipédia) :

  • Égypte : Monastère Sainte-Catherine du Sinaï

– Saint-Aubin d’Angers

 

  • France : Abbaye Saint-Aubin d’Angers.
  • Abbaye Saint-Césaire d’Arles.
  • Abbaye de Saint-Gildas de Rhuys
  • Abbaye de Baume (Jura)
  • Abbaye de Luxeuil
  • Abbaye Saint-Vincent de Laon
  • Abbaye Saint-Médard de Soissons
  • Monastère des Saints-Apôtres d’Arles (disparu)
  • Abbaye de Saint-Julien de Tours

– Saint Gildas : saint Goustan

  • Irlande : Monastère de Clonmacnoise
  • Italie : Abbaye de Subiaco
  • Abbaye du Mont-Cassin

moncassin

– Vue intérieure de l’abbaye du Mont-Cassin (via gallica.bnf.fr)

  • Suisse : Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune

– Carillon de l’abbaye Saint Maurice

7 novembre

Voici les saints catholiques dont la fête tombe le 7 novembre selon http://catholicsaints.info/7-november ; trad. google, on admire le padoue de padoue.

7novembr

La configuration spatiale des lieux associés donne ceci :

ellamec1

– Via openstreetmap.org. Dans le détail :

Néo-Césarée (Niksar, Turquie)

Amphipolis (Grèce) : lion, Roxanelion à Amphipolis

– Lion à Amphipolis

Tours (France)

Cologne (Allemagne)

la Mecque (Arabie saoudite)

Strasbourg (France)

Remiremont (France)

Pérouse (Italie) : le Pérugin, Pinturiccio

Mytilène (Grèce) : Barberousse

Mytilène

– Mytilène

Padoue (Italie)

Rieti (Italie)

Séez (France)

Metz (France)

Bretagne (France) : Trémorus est mort à Carhaix

Echternach (Luxembourg) : danse de saint Guy

Ancyre (Ankara, Turquie) : Passaloryncites, Ascodrobes, Artotyrites, et autres sectes dénoncées par Jérôme

– Jérôme

Portugal.

On remarque la prédominance des saints français, italiens et d’Asie mineure, peut-être mieux statistiquement fondée sur l’année entière.

Médiagraphie : Wikimedia commons

L’art au coin de la rue (III)

toutes ces silhouettes nous montrent l’une des plus illustres villes de France : Rouen.

Bonington, Richard Parkes, Rouen, 1825, Watercolour, 180 x 235 mm, Wallace Collection, London via wga.hu

Trois tours s’élevaient à l’horizon dans la vallée de la Seine. L’édifice de gauche ne se retrouve plus aujourd’hui, les voiliers pas trop non plus :

frankreich_rouen_city-view

 

(via mouvement-europeen.eu)

Saisissant effet de flèches dans cette composition prise de l’autre côté :

via (à deux pas du centre historique …) atelier-pendule.com