La toison d’or, dans le mythe hellène, est cette espèce de serpillière qu’on aperçoit dans les mains de Jason :
Jason rapportant la toison d’or au roi Pélias. Cratère à figures rouges d’Apulie, v. 340 av. J.-C. Musée du Louvre.
Il s’agit de la peau d’un bélier dont l’histoire se mêle avec celle d’Hellé qui, tombant en mer dans sa fuite, lui donne son nom (Hellespont ou détroit des Dardanelles, à l’entrée de la mer Noire).
Thorvaldsen, Bertel, Jason with the Golden Fleece, 1803-28, Marble, height 242 cm
Thorvaldsens Museum, Copenhagen, (via wga.hu)
Les interprétations du mythe sont légion. Selon Strabon : les richesses que la Colchide tire actuellement de ses mines d’or, d’argent et de fer, laissent assez deviner quel a dû être le vrai motif de l’expédition des Argonautes, le même apparemment qui avait, dès auparavant, poussé Phrixus vers les rives du Phase.
On dit aussi que les locaux utilisaient des toisons de moutons pour pratiquer l’orpaillage. Selon Michel Maier, il y a une activité d’alchimie là-dessous.
C’est devenu un ordre de chevalerie avec le même mouton dans la même posture détendue :
L’ordre de la Toison d’or est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges en 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Aujourd’hui il y a deux ordres et une centaine de chevaliers en vie.
En tous cas l’époque d’alors veut que ces décorations soient montrées. Roger van der Weyden, Jan van Ejck et autres exécutent des portraits d’apparat où l’on retrouve entre autres Charles le Téméraire et des souverains d’Espagne, jusqu’au duc de Wellington par Goya en 1812 (décoration avec croix de Malte) et un hongrois, Rakoczy (moustaches), un siècle auparavant :
Et un dernier pour la route :
Médiagraphie : wga.hu (mot-clé fleece), wikimédia commons.
P.S. La toison d’or (golden fleece) a aussi inspiré un peintre australien, Tom Roberts, donnant à l’élevage des moutons une valeur mythique :
Tom Roberts – The Golden Fleece – Google Art Project
Le caractère, sinon la tonalité, du tableau peut rappeler les raboteurs de parquet de Caillebotte, qui, eux aussi, font de la laine en somme :
Gustave Caillebotte – The Floor Planers – Google Art Project
Noter la présence d’un marteau au sol.
Re P.S.
Lorraine-Medici Coat-of Arms, 18th century, Painted and gilt wood, 200 x 150 cm, Museo dell’Opificio delle Pietre Dure, Florence
– Pietro Tacca, le grand-duc Côme, avant 1611
Un lion, un dragon, trois lions, deux lions, trois couronnes, une passiflore, un cygne et encore deux autres écus pour le Christian, qui va l’aider à choisir ?
– Gossart, Jan, Christian II of Denmark, c. 1526, Pen and brown ink, over black chalk, 269 x 216 mm, Frits Lugt Collection, Paris
– Unknown master, Flemish, Portrait of Philip the Handsome, c. 1500, Oil on panel, 32 x 21 cm, Rijksmuseum, Amsterdam
Dans le même ordre d’idée que la Toison d’or, cette dépouille de cerf :
– Gerhard, Hubert, The Allegory of Bavaria, c. 1590, Cast bronze, height 231 cm, Residenzmuseum, Munich
– Leo Caillard, Hipsters in Stone (via vasilyt.tumblr.com)