Silence is golden

La religion ne représente que la couche haute du savoir de chaque génération. Forcément de nos jours, la science technophile tient le haut du pavé. Les savoirs anciens battent-ils de l’aile ?

C’est flatteur d’accumuler savoir sur savoir. Avec quelle réalité est-on en phase au bout du compte, sinon une construction, une concrétion, une création d’une grande valeur mais une création imparfaite, un miroir même pas éblouissant.

C’est une cuisine où le sucré tend à faire oublier le salé, l’agréable masque l’essentiel ; cela a-t-il au moins de la consistance ?

Au sens mathématique, cette notion de consistance est liée à une exigence de non-contradiction. Au sens culinaire, tout le monde sait ce qu’il ressent sous la langue. Du simple point de vue du sens, le sens de la vie, le sens de l’évolution humaine, nous commençons à mesurer quelle vacuité nous envahit.

Le modèle le plus abouti de la matière et de l’univers conduit à imaginer une matière sombre et une énergie encore plus sombre, dix fois plus abondante que celle connue, et dont on ne sait rien. Le modèle le plus abouti de l’évolution de la vie est un jeu de briques chanceux mais sans direction ni finalité.

La leçon est difficile. Comme le baron de Münchhausen, nous nous élevons dans les airs sans admettre la contradiction qui devrait nous clouer au sol, au moins nous faire rester humbles. Nous répétons la même leçon en y adjoignant sans cesse, c’est plus fort que nous, une pincée de finalité où les conséquences appellent les causes. Taisons-nous une minute.

silencesgolden

Le silence est d’or.