tumblr

J’ai lu une critique des tumblogs (tumble logs : blogs en vrac) dans Libé il y a peu et ça me donne envie de préciser comment je vis cette activité. C’est en effet très prenant de parcourir de nombreux autres blogs, pour la plupart constitués d’images glanées sur le net, rarement produites par l’éditeur du blog, de quelques textes ou contenus multimédias. C’est qu’on y trouve bien plus que des blogs thématiques, collectionnant des fétiches à la mode.

juxt

On y trouve une vraie qualité d’inspiration en ce que des souvenirs, des passions, des centres d’intérêts très divers rencontrent par hasard une correspondance ; ou que telle illustration, tel tableau, telle pièce d’architecture offrent une parcelle de beauté, un souffle qui soudain séduit. Je tombe sur un mot et je cherche des images. J’ai rêvé et tel post (article) me rappelle un épisode, une parcelle minuscule de ce rêve. Voilà mon parcours depuis plusieurs années.

J’ai créé et abandonné plusieurs tumblogs au gré de mes humeurs mais ils subsistent jusqu’à ce qu’un repreneur décide de faire place nette. Qu’importe, j’ai aimé ces moments à parcourir, admirer, passer et glaner.

kinkade

http://www.tumblr.com/

il est des chapeaux qui me parlent

via pskhawaii.com via artemisdreaming.tumblr.com

Do not seek to follow in the footsteps of the wise. Seek what they sought.

– Matsuo Basho

Texte : du livre à l’écran

Le pdf est un format propriétaire qui tente de régler le problème plus général de la fluidité du texte, dans le contexte limité de la page d’un écran de pc. La page est reconstituée mais fixe et on la fait défiler à l’écran : la fenêtre est comme une loupe, guère plus.
Avec la mise en ligne des textes, comme dans un traitement de texte classique, le contenu s’adapte, se décale, ce qui suppose que ce contenu soit fluide, sans grumeaux qui réclameraient leur positionnement propre. De même le format epub tente d’adapter le texte à tout support de lecture. La page est fonction de la taille de la fenêtre et de celle retenue pour la police de caractères.

Le titre de l’ouvrage, traité comme une métadonnée, disparaît de chaque page. Les notes subissent un renvoi en fin de volume mais ce choix, pour brutal qu’il paraît, est adouci par des hyperliens : d’un clic on va à la note, d’un autre on revient au texte. Les césures sont toutes revues ; l’insertion d’images est une autre paire de manches. Ce travail de mise en page n’est pas négligeable et ne semble pas réalisé proprement sans des copistes humains.

Bote-swaine (the Tempest, W. S. via commons)

Quand j’ai fait de la conversion manuelle après océrisation (OCR – traitement d’images pour reconnaître les caractères) sur le site de Distributed Proofreaders pour le projet Gutenberg, les consignes étaient là et le résultat était fort correct.
Le pdf est un format qui représente sûrement mieux, pour une époque de transition qui s’achève, le livre d’origine. Tout un corpus a ainsi été saisi et traité qu’il s’agit de revoir : le choix entre un traitement de texte et un convertisseur pour e-book est fonction de l’usage du texte. Pour mon usage personnel, si je veux lire un pdf sur ma liseuse, un logiciel de conversion et de lecture comme Calibre convient, même s’il laisse subsister des imperfections. Si j’ai à diffuser un texte, j’irai plus loin au niveau des exigences et y passerai plus de temps.

Pierre tombale de Tycho Brahé

Image
– Pierre tombale de Tycho Brahe via commons

La pierre m’est connue grâce à une photo, elle est d’une dimension inconnue et semble sculptée en ronde-bosse. Au premier plan se tient un homme debout en armure, tête et mains nues. Il a une fraise autour du cou et un collier avec une double chaîne sur la poitrine.Il pose la main droite sur un globe avec son socle et de la main gauche tient une épée derrière lui.

Le globe est posé sur une petite table portant des armes et un décor sous une inscription. À son pied gauche sont posés le heaume empanaché et les gants de l’armure.

Au-dessus de sa tête figure un encadrement de draperies.
En arrière-plan, des lignes peu marquées peuvent suggérer un feuillage.
Une inscription comportant son nom et ses titres court tout le long du bord de la pierre.

Cette pierre tombale était située dans Notre-Dame de Týn, une église de Prague. Une nouvelle pierre a été posée en 2001.

Inscription : Anno Domini MDCI, die XXIV Octobris obiit illustris & generosus dominus tycho Brahe Dominus in knud Strup & c Praeses Oraniburgi & c Sacrae Caesariae magestius consiliarius Cujus ossa hic requiescunt : L’année du Seigneur 1601, le 24e jour d’octobre, est décédé le seigneur illustre et généreux Tycho Brahe, Seigneur de Knudstrup &. président d’Uraniborg et grand conseiller du César sacré, et ses os reposent ici.

Sur la table : Proximi sanatos conclusi ?

notes :

Source : l’image provient de Commons, le contributeur l’a pris dans une histoire hongroise de l’Autriche-Hongrie, Takács Zoltán, Az Osztrák-Magyar Monarchia írásban és képben, Prague, 2006. L’oeuvre est en ligne : http://www.tankonyvtar.hu/hu/tartalom/tkt/osztrak-magyar/ch21s02.html
Knudstrup : une des possessions de la famille Brahe.
Uraniborg : observatoire construit sur une île donnée à Brahe par l’Empereur Rodolphe II.
Sacrae Caesariae : César sacré, l’un des titres du St Empereur romain germanique.

best of

Whirlwind the Whistler Carries Away Golden Trees – By Frank Cheyne Papé, from The Russian Story Book by Richard Wilson circa ~1916

Sitoyens de l’impossible.

 Entrée interdite – travaux électriques.

 Les anges de la gaffe.

 We never tire of looking at each other – only the mountain and I.

 Alphabet des marques sur les troncs des vieux bouleaux.

 Je ne dois être sensible qu’à ce que j’affiche.

 Voyage pour tout vivre et que la mort ne puisse rien [t’]enlever.

 S’ils sont trop ténus, la recherche d’indices confine à une errance en leur compagnie, menant à une transgression, une porte ouverte sur le nouveau, un renoncement.

 Conspiracy theory is the sophistication of the ignorant.

 Trop tristes entropies.

 Exchanged portraits with a Papuan.

 Why you’re hot: you’re fearless about falling in love.

 Solitude, enceinte au moment de sa capture, est pendue.

 Serendit a pity.

 They choose white.

 Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits. Mais vos oreilles espèrent entendre l’écho de la connaissance de votre cœur.

 Personne n’a écrit le Coran pour les nuls ?

 To realize the value of one hour, ask the lovers who are waiting to meet.

 Purple surplus.

 … Avant qu’il y eût des pieds et des culs en ce monde, le Coup de pied au cul résidait de toute éternité dans le sein de Dieu.

– Anatole France.

 If you want to know someone’s secret age, watch them ride a bike.

 La Fabrique des légendes en Milieu Contraint.

 « Verdeur de la vérité » : verdad ?

 Atalanta fugiens.

les anges dans l’oeuvre de Brassens (2)

  • La religieuse

Il paraît qu’à minuit, bonne mère, c’est pire
On entend se mêler, dans d’étranges accords,
La voix énamouré’ des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant  » Encor! Encor!  »
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent

Filippino_Lippi_-_anjos_sala_degli_Otto via commons
Filippino_Lippi_-_anjos_sala_degli_Otto via commons
  • À Mireille

Et je t’appelais comme ça, le Petit Verglas, que c’est bête un poète !
O! petite chair transie ! Moi, je l’ai su après que ton père était mort ainsi…
Pardonne-moi, Petit Verglas. Volez, les anges !

  •  Le moyenâgeux

A la fin, les anges du guet
M’auraient conduit sur le gibet.
Je serais mort, jambes en l’air,
Sur la veuve patibulaire,
En arrosant la mandragore,
L’herbe aux pendus qui revigore,

  •  La route aux quatre chansons

Il lui fallait des ducatons
Dedans son bas de laine
Pour n’avoir plus de peine.
Elle m’a dit : «Tu viens, chéri ?
Et si tu me payes un bon prix.
Aux anges je t’emmène,
Digue digue don daine. –

– Georges Brassens est un héros français, auteur, compositeur, interprète, guitariste. Accompagné par André Nicolas à la contrebasse, il laisse le meilleur : des chansons, belles, délicieuses, jamais tout à fait tristes tant la finesse des textes rend bien les nuances des sentiments et l’amour de la langue.

Les oiseaux de passage, la princesse et le croque-notes, le vieux château, le chêne, le gorille, il suffit de passer le pont … toutes sont à connaître, à découvrir, à fredonner.

Science, magie, religion

la science élabore des modèles pour comprendre le monde. c’est ce que l’homme a toujours plus ou moins fait, avec une méthode plus ou moins fiable. Il y a eu des principes, des élucubrations, des préceptes, des formules, des dogmes, des recettes, des fatras, des pratiques magiques, des idées religieuses, des semblants d’intuition : la science continue ce courant, malgré ce qu’elle dit d’elle-même. Quand on disposait d’un modèle et que personne ne trouvait mieux, on convenait que c’était le bon.

Il y a eu quelques frictions, il y en a toujours, avec l’électro-magnétisme la théorie de Newton était critiquée parce qu’elle donnait lieu à des monstres comme l’éther (milieu de propagation des ondes) avant qu’Einstein arrive. On n’a brûlé personne à l’époque mais avec les idéologies totalitaristes on y est revenu très vite, il y avait des sciences déviantes, que l’on soit d’un côté ou de l’autre.

Jésus était un scientifique, dans les sciences sociales sa parole révolutionnaire n’est pas bien passée au début : aimez-vous, ne jugez pas – et puis quoi encore ?

Le modèle est fait pour une chose : la poubelle, après usage. Quand nous saurons tout de tout, aurons-nous besoin de science ? c’est un très bel arbre mais elle disparaîtra d’elle même comme un fétu de paille au vent. Le modèle est forcément éloigné de la réalité, la carte n’est pas le territoire. Mais on ne vit pas non plus avec les belles phrases des religieux, on les écoute, on s’en inspire, c’est déjà ça.

La superstition représente exactement ce qu’on sait faire de mieux avec la science : on plaque quelques idées plus ou moins ajustées sur ce qu’on a vu de la réalité. Quand l’expérience prouve que ça ne marche plus on cherche le courage d’essayer autre chose.Image

montreuse d’ours bulgare

via craiovaniuz
via craiovaniuz

 

Montreuse d’ours bulgare, expression : personne, généralement de sexe féminin et originaire de Bulgarie, dont l’occupation est de dresser et montrer des ours (souvent, un à la fois) dans les foires, sur les places de marché des villages &c. On se permet parfois de leur faire les poches :

« Je lui fais faire le poirier, à ma montreuse d’ours bulgare. »

les anges dans l’oeuvre de Brassens

Un ange un désert une table sur tréteaux thème ressassé l’essai d’une robe d’une couette l’envol.
un ange un désert pour faire mieux inutile. un ange un désert un petit mot encore une nage.

Mola_Pier_Francesco_-_L’Ange_apparaissant_à_Agar_dans_le_désert via commons

Les anges dans l’oeuvre de Brassens (ou leur action ou imitation) : voici la première sélection d’un florilège.

  • Le parapluie

Un petit coin de Paradis,
Contre un coin de parapluie
Elle avait quelque chose d’un ange

  • Les copains d’abord

C’étaient pas des anges non plus,
L’Evangile, ils l’avaient pas lu,
Mais ils s’ aimaient toutes voiles dehors

  • Le nombril des femmes d’agents

Ainsi gémissait en public
Cet honnête homme vénérable
Quand la légitime d’un flic
Tendant son nombril secourable
Lui dit: « Je m’en vais mettre fin
A votre pénible supplice

  • Quatre-vingt-quinze fois sur cent

Les « encore », les « c’est bon », les « continue »
Qu’ell’ cri’ pour simuler qu’ell’ monte aux nues,
C’est pure charité, les soupir des anges ne sont
En général que de pieux menson(ges) .

  •  Le pornographe

J’aurais sans doute du bonheur,
Et peut-être la Croix d’honneur,
A chanter avec décorum
L’amour qui mène à Rom’…
Mais
Mon ang’ m’a dit: « Turlututu!
Chanter l’amour t’est défendu
S’il n’éclôt pas sur le destin
D’une putain. »

  •  Les quat’z’arts

Quand tout fut consommé, je leur ai dit : « Messieurs
Allons faire à présent la tournée des boxons ! »
Mais ils m’ont regardé avec de pauvres yeux
Puis ils m’ont embrassé d’une étrange façon
Les quat’z’arts avaient fait les choses comme il faut
Leur compassion semblait venir du coeur. Bravo !

  •  Les passantes

A celle qu’on voit apparaître une seconde à sa fenêtre,
Et qui, preste, s’évanouit, mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette qu’on en demeure épanoui.

  •  La complainte des filles de joie

Faut pourtant qu’elles les cajolent …
Qu’elles leur fassent la courte échelle …
Pour monter au septième ciel
Les sous croyez pas qu’elles les volent

  •  l’inestimable seau

Près d’elle, un jour, passa superbe un ange blond,
Un bellâtre, un bélître au torse d’Apollon,
Une espèce d’athlète.
Comme mue d’un ressort, dressée sur son séant,
Elle partit avec cet homme de néant …