BSV (IV)

Brûler ses vaisseaux : on recherche du combustible.

 – Alexandre

Alexandre le grand, né en Macédoine, disciple d’Aristote, conquiert la Grèce, la Perse où il épouse Roxane. Aux rivages de Perse il a, dit-on, brûlé ses vaisseaux.

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– Roxane (ici avec Cyrano)

Ensuite l’Égypte, emmène son immense armée vers l’Inde. Il laisse cent villes portant son nom en chemin, Iskandar, Alexandrie, Alexandropolis, Kandahar.

Son empire reste inégalé, même si, divisé, il cède sous les coups des romains après sa mort.

Quand Alexandre rencontre Diogène, le philosophe cynique, leur échange, légendaire et âpre, reste civil :

– Que pourrais-je faire pour toi que tu désires ?

– Que tu t’ôtes de mon soleil.

– Si je n’avais pas été Alexandre, j’aurais aimé être Diogène.

– Et où vas-tu avec ton armée ?

– Conquérir l’Inde, après je me reposerai.

– Tu ferais mieux de te reposer dès maintenant, car tu périras en voyage.

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– Diogène & Alex

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– Alex et le barrickman – extrait du Splendor Solis – British library

Il périt au cours du voyage.

 – La San-Felice

Alexandre Dumas, dans La San-Felice, raconte que les Napolitains, sur le conseil de Nelson, brûlent la flotte pour qu’elle ne tombe pas aux mains des assiégeants français.Le soir, une voix étrange courut par les rues de Naples. Nous nous servons de la forme napolitaine, qui exprime à merveille notre pensée. Ceux qui se rencontraient se disaient les uns aux autres : « Le feu ! » et personne ne savait où était ce feu ni ce qui le causait.
Le peuple se rassembla de nouveau sur le rivage. Une épaisse fumée, partant du milieu du golfe, montait au ciel, inclinée de l’ouest vers l’est.
C’était la flotte napolitaine qui brûlait par l’ordre de Nelson et par les soins du marquis de Niza.
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 – Horatius
C’était un beau spectacle ; mais il coûtait cher !
On livrait aux flammes cent vingt barques canonnières.
Ces cent vingt barques brûlées en un seul et immense bûcher, on vit sur un autre point du golfe, – où, à quelque distance les uns des autres, étaient à l’ancre deux vaisseaux et trois frégates, – on vit tout à coup un rayon de flamme courir d’un bâtiment à l’autre, puis les cinq bâtiments prendre feu à la fois, et cette flamme, qui d’abord avait glissé à la surface de la mer, s’étendre le long des flancs des vaisseaux, et, dessinant leurs formes, monter le long des mâts, suivre les vergues, les câbles goudronnés, les hunes, s’élancer enfin jusqu’au sommet des mâts, où flottaient les flammes de guerre, puis, après quelques instants de cette fantastique illumination, les vaisseaux tomber en cendre, s’éteindre et disparaître engloutis dans les flots.
C’était le résultat de quinze ans de travaux, c’étaient des sommes immenses qui venaient d’être anéanties en une soirée, et cela, sans aucun but, sans aucun résultat. Le peuple rentra dans la ville comme en un jour de fête, après un feu d’artifice ; seulement, le feu d’artifice avait coûté cent vingt millions !
 – A. Dumas – la San Felice

 – Vikings

Les Vikings ont découvert, dit-on, l’Amérique. Ils ont envahi la Normandie et se sont installés en Sicile et en Afrique. Qu’est-ce qui relève du mythe là-dedans ? Les Normands ont ensuite mis pied en Bretagne (maintenant, la Grande-Bretagne), y apportant une culture plutôt francisée. Ce mélange anglo-saxon et français fait tout le charme de la culture dominante d’aujourd’hui à travers la langue anglaise, ligua franca du commerce, de la musique, de la technique, de la science, du tourisme &c. Quelle aventure, quel voyage!

funérailles d'un guerrier viking
 – les vikings mouraient les pieds au chaud
Un écrivain arabo-musulman du Xe siècle, Ahmad ibn Fadlan, nous a laissé la description des funérailles d’un chef Scandinave, probablement suédois :
… Une de ses esclaves se porte volontaire pour se joindre à lui dans l’au-delà. Elle est gardée jour et nuit, dispose d’une grande quantité de boissons enivrantes, et chante joyeusement. Tous les guerriers lui font l’amour, en signe d’amitié pour le chef. Quand le moment est venu pour la crémation, les guerriers tirent son drakkar à terre, le mettent sur une plate-forme de bois, et font un lit pour le mort sur le bateau. Ensuite, une vieille femme dénommée l’Ange de la mort met des coussins sur le lit.
… L’Ange de la mort met une corde autour du cou de l’esclave et tandis que deux hommes tiennent la corde, la vieille femme poignarde la jeune fille entre les côtes avec un couteau. Puis la famille du chef arrive avec une torche enflammée et met le navire en feu. Il est dit que le feu facilite le voyage vers le royaume des morts, mais malheureusement, l’histoire ne dit pas dans quel royaume le défunt aborde.

 – Guerre de Sécession

Durant la guerre de Sécession, les Confédérés avaient pris de l’avance pour la construction du premier cuirassier. L’Union, en abandonnant les chantiers navals de Norfolk en Virginie, incendia sept bâtiments afin qu’ils soient initilisables pour l’ennemi.
Seul l’USS Merrimac en réchappa, il fut réarmé en cuirassier et dénommé CSS Virginia. La marine de l’Union dut se hâter de terminer son rival, l’USS Monitor. La première confrontation devait montrer l’obsolescence des navires en bois face aux cuirasses d’acier.Virginia & Monitor
Les représentations d’époque sont un peu inexactes ; les vaisseaux alourdis ressemblaient malgré tout à des pontons géants.

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