Depuis dix ans sous ces latitudes, le temps était à l’orage. Un jour le vent se leva, prit une direction différente et souleva une feuille morte.
Depuis toujours dans la région, les gens ont attendu l’orage. On dit qu’un ancien est mort en citant un présage que son tuteur lui avait transmis. Le présage serait causé par le mouvement d’une feuille. Il est difficile d’en savoir plus.
Et cela paraît si incroyable.
On ignore pourquoi cette peuplade méconnaissait l’usage des outils. Ils avaient une forêt, une mine de fer à ciel ouvert, mais ils n’ont jamais creusé de puits. La mine a été exploitée et des fours rudimentaires ont été retrouvés, avec des traces certaines d’incendies, peut-être accidentels. Que faisaient-ils ?
Un vagabond a mis à jour des gravures rupestres dans un abri sous roche, où l’on peut distinguer, selon un ethnologue, depuis longtemps oublié par les tenants de la science bien-pensante, des silhouettes bipèdes manipulant des formes géométriques, un peu comme des losanges.
Il a parlé d’objets rituels destinés à attirer la pluie. De fait, le ruisselet qui a là creusé son lit, voici des millénaires, est asséché depuis, et tout porte à croire que le problème était grave.
Mais imaginer que se sont construits là des cerfs-volants en fer ?
– surtout dans une contrée sans vent.
– archéologie d’artefacts dans des lieux sans vent.
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P. S. : Coïncidence curieuse avec cet article paru dans Pour la Science en juin 2023 (la novelette ci-dessus a plus de vingt ans) :
Les plus vieux plans du monde découverts en Jordanie et en Arabie