Mammifères sans ailes

J’aime les maths, la logique, l’informatique aussi, dans mon esprit bien sûr tout cela se tient mais quand j’analyse ce penchant je dis ce qui suit.

Les maths on ce côté magique de démonstrations concises et implacables, qui expliquent certains aspects de la vérité en toute logique, mais surtout ce regard en survol des autres centres d’intérêts dans le monde, pompeusement baptisés disciplines.

L’informatique de son côté est encore bien magique, permettant de réaliser des effets en utilisant un langage. En elle se cachent les ressorts surpuissants d’une logique du langage.

Le point commun avec les maths est cette recherche millénaire d’un langage universel où quelques atomes bien distribués – commencer, retenir, ajouter, clore -, quelle que soit la langue utilisée ensuite, permet tous les résultats ou toutes les démonstrations.

loginf

Animaux, nous ne savons penser, robots nous ne saurions quoi penser, mais avec la maîtrise d’un langage évolué nous finissons par contruire une pensée active.

Mammifères sans ailes, nous ne savons voler mais à l’aide de la technologie nous volons effectivement et réalisons tant d’autres choses.

Le don (paisible)

– Bonjour Emma ! j’ai trouvé une recette de gâteau dans au féminin.com mais j’ai trop peur de la rater. Si vous me la faisiez ? je vous ferais une proposition que vous ne pourriez pas refuser.
– Mon cher ami et néanmoins voisin, dis-je à ce charmeur de Prinzip, vous oubliez que vous parlez à une femme pasteur de la recommandée secte des proto évangéliques kirghizo-tantriques. De grâce, évitez, si vous le pouvez, l’équivoque, et dites-moi ce qu’il en est.
– En fait je détiens un pouvoir qu’il m’est possible de transmettre entre aujourd’hui et demain du fait d’un conjonction extrêmement rare entre Saturne, Pluton et le signe de la Balance. C’est … le don de visualiser le meilleur de chaque instant. Vous pourrez voir, lorsque vous vous ennuyez et que tout vous paraît gris, une course clandestine de rats sauvages dans la station spatiale internationale. Ou bien échanger un baiser d’une demi-seconde d’éternité en durée. Il est à vous contre ce gâteau au miel dont je vous ai parlé.

Ainsi fut fait et je complétai en plus le gâteau au féminin par une touche de crème sur le dessus du plus bel effet. Nous nous remerciâmes mutuellement mais, en partant, il me prit violemment à partie.
– Je le savais, que cela tournerait ainsi ! J’ai tout filmé avec mon portable et j’ai envoyé le film à des tiers de confiance qui pourront témoigner contre vous au besoin. Vous m’avez extorqué, avec des arguments indignes … Je ne le savais pas aussi parano, le Prinzo ! Il me prenait la tête depuis trop longtemps, aussi, je commençai à chercher un moyen de l’arrêter. Je me saisis d’un vase et le brisais sur sa tête de bon cœur lorsqu’il sortit un pistolet, je parvins m’en emparer et le déchargeai posément sur son cœur de brute épaisse. J’étais atterrée.
Un homme gris et massif, pas franchement évangélique d’aspect, sortit de l’armoire de ma chambre où je m’étais réfugiée pour pleurer.

– De grâce, pasteur, ne le prenez pas mal ! Je suis le procureur, John von Bontrom. Votre voisin m’avait confessé son intention de se suicider et il a monté cette mise en scène avec la certitude que vous auriez le courage de tirer. Je témoignerai que vous êtes totalement hors de cause dans l’affaire.
Je n’avais pas du tout le moral lorsque les rats de la station, ayant appris à entr’ouvrir les hublots, lancèrent une poignée de noix qui vinrent écraser les orteils du procureur. Il se mit à m’invectiver et je lui conseillai d’aller se faire réconcilier avec les mœurs antiques chez les descendants des Hellènes. Quelques jours après, un courrier d’Athènes m’apprenait qu’il était décédé et que, reconnaissant de mon intuition, il me léguait toute sa fortune qui incluait un yacht de fort bonne qualité.

Hawler_Castle (Erbil) via commons
Hawler_Castle (Erbil) via commons


Je décidai de rendre le sien, que je squattais à l’occasion, à mon cher petit papa, et nous partîmes, avec mon mari actuel et nos huit enfants, pour une croisière qui dure toujours en ne s’arrêtant que dans des îles dont le nom commence par une fricative et contient entre trois et cinq lettres.

– Cet article est la réédition de l’original paru en 2014

Gannat

Gannat, telle est l’invite (prompt) que j’ai soumise à trois générateurs d’images. Voici donc une interprétation non naturelle d’un village de l’Allier.

gannat_catbird1

gannat_hugginface

gannat_dream1

gannat_dream

gannat_catbird

gannat_pm

De la page Wikipédia, je retiens celle-ci :

800px-Gannat_porte

Méditerranée

c7d6f367a15c71dbd5286d9279095c26_w600

Tout concorde, se dit la vieille sardine : Ma grand-mère qui voulait boucher le port, les contreforts en terre cuite dressés tout le long des côtes, sous le nom de marinas, et que les orages ne parviennent pas à user; les cultures d’algues, cultivées à l’origine dans les aquariums géants moganesques, et qui, maintenant, nous affament; et maintenant encore, les arrêts de travail des pêcheurs et dockers, las des changements incessants, sans parler des déchets et des baignades insensées dans l’huile de roche …

dès demain, je fais mon exposé.

 – –   – –

Bon, le banc de droite, faites silence ! je commence avec la navigation côtière.

Phéniciens, Carthaginois, pêcheurs grecs, romains, ils ont tous essayé de parler de commerce et, sous ce couvert, ont pêché le poisson salé et laissé couler galères, trirèmes, barques à têtes de drakkar, dans les fonds si limpides.

Ils ont appelé notre mère « la mer à nous » puis « au milieu des terres ». Puis ils ont tenté de se nourrir d’autres choses, et nous ont empoisonné, des siècles durant, de leurs déchets pas toujours digestes. Mais leur plan est autrement plus terrible. Patience.

C’est la vieille mouette des alyscamps qui me l’a dit : ils ont dressé des milliers de barrages sur les grands fleuves. Provisoirement, ils vont se nourrir d’algues, et nous laisser nous débrouiller, dans un grand mouvement de conscience écologique, qu’ils disent : mais c’est juste parce que, cette algue-là, bien qu’elle digère bien la pollution, rend le fond opaque et sale.

A terme, ils prévoient de resserrer les barrages, de compléter les digues de béton sur les côtes, vous savez, toujours ces fameuses marinas, et de créer d’autres mers intérieures, avec des saloperies de poissons d’eau douce.

Et notre mère, ils vont l’assécher pour la curer.

Aussi, sans remords, je vous enjoins à quitter cette soupe qu’ils nous ont mijoté! découvrons le vaste monde. Il y a d’autres mères pacifiques, sympathiques, atlantiques, &c : allons-y en bloc. j’ai terminé.

Rostrata (VI)

bc619fd0a52706787905ca044b60670fa79e700e

– Bucarest

'Colonnes rostrales, fetes de Juillet 1838

– Colonnes rostrales – colonnes départementales – Fêtes de Juillet 1838

Colonne rostrale Opera5Colonne rostrale Opera

– Place Charles Garnier – 1825 – 1898

KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA

– SPQR – le Tibre, Rome

As_frappé_en_bronze_représentant_Janus

– As frappé en bronze représenrant Janus – Au revers, rostre de navire

nasobrevirostris

– Naso brevirostris

Tomsk_Stone_Bridge_Rostr

– Omsk – pont en pierre et colonne rostrale

Rostrzta6_pmRostrzta6_pma

o0O0o

  • Via Openverse – images libres de droits
  • Voir aussi : Rostrata – Étymologie – navires – architecture
  • Rostrata (II) – Accessoires – zoologie
  • Rostrata (III) – Antiquité – néo-classique – aujourd’hui – listes
  • Rostrata (IV) – Monnaies – billets – autres – inventaires
  • Rostrata (V) …
  • et ce site, à la source de ces pages :

Thélème

Après avoir fait partie d’hominidés sans frontières, de mondialistes du globe (pas mal, celui-ci), des tricyclistes du Val-de-Marne, de la polycontinentale intégrée, et des bonhommes de bois du bas-Rhin (bobos’ 68), je me suis retrouvé enrôlé dans nababs apatrides, puis je me suis retiré pour classer mes timbres.

s-l500

Pour faire suite à un courrier dans lequel je mettais en doute leur existence, les maîtres du monde m’ont écrit : « Cher et honoré … votre indépendance d’esprit vous honore … une place vous est réservée … jeunes femmes superbes … sérum de jeunesse éternelle ». Quand je leur ai répondu que leur vision du monde me paraissait définitivement passée de mode, macho, utopiste, arrogante et élitiste, je n’ai plus eu de nouvelles.

Puis j’ai reçu un mél des serviteurs du monde. Eux appliquaient la parité hommes – femmes et vivaient de prières. Leur abbaye, Thélème, venait de bénéficier d’un don qui avait permis de décaper toutes les couches d’or accumulées sur les murs, les parquets et les toits, pour mieux marquer l’esprit des lieux … On ne dira jamais assez que l’une des contributions les plus importantes de l’informatique au bien-être complet de l’homme est l’icône « poubelle ».

Mais hier, le seul et unique vrai maître du monde (et dieu local) a sonné chez moi. Il m’a montré ses lettres patentes et m’a dit : « C’est bientôt que j’arrive au bout de ma course. Le fardeau que je te confie te paraîtra léger au départ ». Là, j’ai commencé à réfléchir.

Je vous raconte tout ça parce que, le gars, je l’ai poliment écouté deux minutes, puis je l’ai fait entrer. La même pelle qui l’a fait taire a servi à l’enterrer au pied du sapin de Noël d’il y a deux ans. D’ailleurs, je trouve que ce sapin se redresse déjà de manière suspecte.

Trinquons

– Train court ? train long ? – Ça m’a tout l’air d’être un …

Pourquoi tant de gens courent-ils le marathon ? Le guépard est capable de pointes de vitesse remarquables. Le cheval et le zèbre sont réputés pour leurs belles allures. De tout le règne animal, c’est l’homme qui est capable de courir le plus efficacement : longtemps et avec rapidité, par exemple pour pister son gibier. Ou son ennemi.

Pourquoi, de toute antiquité, le javelot et le poids sont-ils devenus disciplines olympiques ? De tout ce foutu règne animal, c’est encore l’homme qui peut lancer un objet le plus loin. Un caillou, un objet contondant, capable de bien assommer une proie. Il a aussi inventé le propulseur pour amplifier l’effort qui part du torse pour communiquer à l’épaule l’impulsion qui va démultiplier la course du bras. Ou le couteau de marque suisse, plus spécifiquement destiné à affaiblir très durablement son rival.

Pourquoi rêver sans cesse de compétition ? Il existe des animaux très industrieux dans tous les domaines. L’homme est assez médiocre en tout, mais il tente de compenser en étant un peu plus conscient de ce qu’il fait. Ainsi, tendre des pièges va bien au-delà du guet patient des fauves, perchés sur une branche ou à l’affut dans un fourré obscur. Le piège reste là tandis que l’homme vaque à d’autres occupations. Ou songe à sa vengeance.

L’esprit humain a ceci de particulier qu’il s’est hyper adapté, semble-t-il, à la détection des états de conscience chez l’autre. Tu me caches quelque chose. Elle sait que je sais qu’il croit que je pense qu’elle sait que j’ai peur. Ou pas.

La religion, dit-on, a commencé avec les soins apportés aux morts, comportant la parure, les festivités et l’ensevelissement, la crémation ou l’exposition aux rapaces. En combinant le piège et la religion, on peut balancer des monceaux de rochers sur l’animal féroce pour qu’il reste au fond. Ou sur l’adversaire, avec son train lourd.

B9O9.2-0

– On peut voir les cloches de Pâques clore l’époque des clashs.

Quand j’ai entendu le premier couteau siffler à mes oreilles, j’ai prié. Je suis passé tout près du petit charme dont le feuillage traînait par terre. Je n’étais pas sûr que ça marche, mais l’avantage compétitif de mon industrie était évident après coup. Il n’a même pas crié sur les piques de bambou. Je n’ai même pas pris la peine de lui piquer son deuxième couteau de marque suisse. J’ai recouvert la fosse de terre et je suis parti vaquer. Ou trinquer.