De quelle couleur était la chemise de Marie ?

Elle est exposée dans la cathédrale de Chartres.

Il s’agit d’une relique importante qui fut offerte en 876 à la cathédrale par Charles le Chauve, empereur d’Occident. Selon la tradition, il pourrait s’agir de la chemise que portait Marie lors de l’Annonciation. Cette relique, une des plus précieuses d’Occident, fit de l’église un sanctuaire marial qui accueillit de nombreux pèlerins.

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Sancta Camisa, tunique de la Vierge à Chartres

Le reliquaire est entouré de deux anges, un peu comme l’arche d’alliance qui a pu symboliser Marie.

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Sancta Camisa, tunique de la Vierge à Chartres (détail)

S. Tunica BMV (sainte tunique de la bienheureuse vierge Marie). L’inscription est surmontée d’un lis, très fréquemment apporté par l’ange de l’annonciation. La couleur est un peu passée.

J’ai cherché dans l’iconographie quelques exemples.

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El Greco, Annonciation, 1576

Curieusement, dans le registre anglo-saxon, on parle de la tunique portée par la Vierge lors de l’enfantement de Jésus et non pas de l’annonciation : voici une sélection au hasard pour ces deux thèmes.

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La palette est relativement sombre dans le classique, à moins que les pigments vieillissent. La couleur peut changer avec le symbolisme, l’époque, le pays. Je ne vais pas clore ici le débat. On retrouve souvent des rouges comme en portent de nombreux personnages du tarot ; notre notion du bleu « marial » reste une invention assez moderne.

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Tarot de Charles VI

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Tarot classique

P.S. : Dom Mabillon cite la chemise dans un de ses ouvrages :

« le Cardinal Baronius avoit raison de répondre à un Chanoine d’Amiens, qui l’avoit consulté sur ce qu’il pensoit du Chef de S. Jean-Baptiste, que l’on garde dans l’Eglise-Cathedrale de cette ville, uti possidetis, possideatis [comme vous le possédez, puissiez-vous le posséder], de s’en tenir à la possession & à la bonne foy de son Eglise, sans prétendre déterminer ce qui ne se peut déterminer.

On peut dire la mesme chose de la Chemise de Nôtre-Dame, que l’on conserve depuis tant de siècles dans l’Eglise de Chartres. Car ne seroit-ce pas une temerité de vouloir nier qu’elle soit veritable sous ce beau principe, qu’elle n’est pas attestée par les Auteurs de tous les tems ? Ne seroit-ce pas faire injure à cette Eglise venerable, de croire qu’elle ait exposé d’abord cette Relique, sans en avoir de bonnes preuves ? Cependant, que sont devenuës ces preuves ? Où sont les témoignages des Papes, des Evesques, des Auteurs de tous, ou presque tous les siècles qui en fassent foi ? On voit par tout un profond silence sur ce sujet. Saint Fulbert mesme Evesque de Chartres, ce zelé devot de la sainte Vierge, n’en fait aucune mention dans les Sermons & autres Ecrits qu’il a composez a son honneur. Cependant il est constant que d’un tems immemorial avant luy, l’Eglise de Chartres estoit en possession de ce precieux dépost. Nous en avons une preuve indiscutable sur la fin du neuviéme siecle, lorsque Rollon Chef des Normans, ayant assiegé la ville de Chartres, l’Evesque ayant fait une sortie et porté la Chemise de Nôtre-Dame, Camisiam sanctae Mariae in manibus ferens, mit en fuïte Rollon & son Armée. »

Médiagraphie :

Web gallery of art, wga.hu

Wikipédia : français, anglais

Jean Mabillon, Lettre d’un Bénédictin à Monseigneur l’Evesque de Blois, Touchant le Discernement des anciennes Reliques, au Sujet d’une Dissertation de Mr Thiers, contre la Sainte Larme de Vendôme, Pierre de Bats, Paris, 1700.

Traitement des couleurs avec LibreOffice – mais MicroSoft le fait aussi avec Excel.

Les coûts

Après un an de fonctionnement, le tramway T7 est emprunté quotidiennement par environ 23 000 voyageurs. À la découverte de la plaine de Longboyau entre Villejuif et Athis.

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Station du T7 à Athis-Mons
Le coût du prolongement du tramway sur le tronçon Athis-Mons – Juvisy-sur-Orge est estimé à 198 millions d’euros hors taxes (valeur juillet 2011) pour les infrastructures Le coût du matériel roulant est estimé à 33 millions d’euros pour 12 rames supplémentaires, financées à 100 % par le STIF.
23 000 voyageurs par jour : coût de 231 000 000 euros (HT).
Soit 23 voyageurs : 231 000 E ou 10 000 E / voyageur. Mais bien sûr le prolongement vers la gare de Juvisy, en passant par Flammarion, amènera de nouveaux usagers.

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Tramway T7 – aspect prévu à l’Observatoire Flammarion

Morts extraordinaires

456 av. J.-C : le dramaturge grec Eschyle est tué par un rapace — probablement un gypaète barbu — qui laisse tomber une tortue vivante sur lui, confondant son crâne chauve avec une pierre.

Cette mort, mi-historique, mi-mythique, est l’occasion de contempler quelques morts légendaires, délaissant le modèle actuel du livre intitulé « Un végétarien meurt assommé par un gigot surgelé ». De même l’article de Wikipédia sur les morts insolites, surtout les plus récentes, qui verse dans l’affligeant, digne des « Darwin awards » : des gens qui mériteraient un prix posthume, car ils ont contribué à l’évolution de l’espèce en s’empressant de disparaître bêtement.

Heureusement, nous avons nos grands auteurs.

Rabelais

L’étouffement au beurre de Bringuenarilles, sur l’île de Tohu et Bohu, donne l’occasion de rappeler que Rabelais s’est déjà essayé à l’exercice dans un chapitre du Quart Livre, consacré aux morts étranges, où il mentionne par ailleurs une anecdote légendaire de Philémon selon laquelle ce dernier périt dans une joviale dilatation de la rate – un classique.

(Quart Livre : Comment Pantagruel passa les isles de Thohu & Bohu : & de l’estrange mort de Bringuenarilles avalleur de moulins à vent. – Chapitre XVII.)

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Illustration du Quart Livre de Rabelais par Gustave Doré

Dumas

L’immense Alexandre Dumas n’est pas en reste, nous gratifiant de belles surprises :

« Nous disons les empoisonneurs, car il y en avait deux; le second était un nommé Lavarenne, qui mourut de saisissement parce qu’une pie, au lieu de l’appeler d’un nom d’homme, l’avait appelé d’un nom de poisson. »

(Le comte de Moret)

Et je ne résiste pas à citer toute cette histoire de jeunes filles emmurées, un classique, traité de belle façon :

« On dîna en toute hâte, car, à trois lieues de Neufs, était l’église de Roche, près de laquelle de religieux archers ne pouvaient passer sans y faire un pèlerinage. Othon, qui avait adopté la vie et les habitudes de ses nouveaux compagnons, les suivit dans cette excursion, et, vers le jour tombant, ils arrivèrent à la roche sainte : c’était une immense pierre ayant l’aspect d’une église.

C’est qu’autrefois cette pierre fut effectivement la première église chrétienne bâtie sur les bords du Rhin par un chef de la Germanie, qui mourut en odeur de sainteté, laissant sept filles belles et vertueuses pour prier autour de son tombeau.

C’était le temps des grandes migrations barbares. Des peuples inconnus, poussés par une main invisible, descendaient des plateaux de l’Asie et venaient changer la face du monde européen. Une biche avait conduit Attila à travers les Palus-Méotides, et il descendait vers l’Allemagne, précédé par la terreur qu’inspirait son nom. Le Rhin, effrayé au bruit des pas de ces nations fauves, hésitait à poursuivre son cours vers les sables où il s’engloutit, et frémissait dans toute sa longueur comme un immense serpent. Bientôt les Huns apparurent sur la rive droite, et, le même jour, on vit l’incendie s’allumer sur tout l’horizon, c’est-à-dire depuis Colonia Agrippina, jusqu’à Aliso. Le danger était instant ; il n’y avait aucune pitié à attendre de pareils ennemis, et, le lendemain matin, au moment où elles leur virent lancer à l’eau les radeaux qu’ils avaient construits pendant la nuit avec les arbres d’une forêt qui avait disparu, les jeunes filles se retirèrent dans l’église et s’agenouillèrent autour du tombeau de leur père, le priant, par le saint amour qu’il leur avait porté pendant sa vie, de les protéger même après sa mort.

La journée et la nuit se passèrent en prières, et elles espéraient déjà être sauvées, lorsqu’au point du jour elles entendirent les barbares s’approcher. Ils commencèrent à frapper avec le pommeau de leurs épées à la porte de chêne qui fermait l’église ; mais, voyant qu’elle résistait, les uns retournèrent au bourg pour y prendre des échelles afin d’escalader les fenêtres ; les autres allèrent couper un sapin qu’ils dépouillèrent de ses branches et dont ils firent un bélier pour enfoncer la porte. Puis, lorsqu’ils se furent procuré les instruments nécessaires à leurs projets sacriléges, ils s’acheminèrent avec eux vers l’église qui servait d’asile aux sept sœurs ; mais, lorsqu’ils arrivèrent près d’elle, il n’y avait plus ni porte ni fenêtres. L’église était bien encore là ; mais elle était devenue un rocher et s’était faite toute de pierre ; seulement, du milieu de cette masse de granit, on entendait sortir un chant bas, triste et doux comme le chant des morts. C’était le cantique d’actions de grâces des sept vierges, qui remerciaient le Seigneur. »

(Othon l’archer)

Certainement qu’Hugo, Balzac et les autres ne seraient pas en reste.

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Caricatures d’époque, Dumas, Hugo, Balzac – Vous êtes jeunes et vous demandez les Invalides! vous voulez voler le pain des pauvres vieillards ? Allez travailler, grands Feignans!!

  • Médiagraphie :

Wikisource, &c.

P.S.

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– Church-yard gleanings and epigrammatic scraps, a collection of epitaphs … edited by William Pullen (via books.google.fr)

Dans un cimetière obscur du Yorkshire.

Je repose ici,

tué par une météorite dans l’oeil.

Pour émuler les louanges que l’ingénieuse composition ci-dessus recevait des paysans du village, un maître rimailleur, à la mort d’un pauvre palefrenier qui avait été emporté, produisit deux lignes, qui servirent d’élégie :

Je repose à mon aise,

Tué par une chaise.

Re-P. S.

On dit que Dominique Joseph Garat devint, après avoir notifié à Louis XVI la sentence de mort le 20 janvier 1793, de plus en plus grognon et renfermé et que ses lunettes d’or qui servirent ce 20 janvier 1793, ne sortirent plus d’un tiroir auquel il était interdit de toucher. Familier de la maison de Dominique Joseph Garat, le curé d’Ustaritz les utilisa un jour pour lire son bréviaire et lorsque Dominique Joseph Garat revenant d’une visite les aperçut, il s’écria : « Les lunettes de la sentence » et tomba foudroyé. (Wikipédia)

 

 

 

D’If à Larne

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St. MacNissi’s Church, Larne

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Château de Montluçon

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Un écusson au-dessus de l’entrée du château Saint-Jean, à Nogent-le-Rotrou.

Du château d’If en Méditerranée près de Marseille au port de Larne en Irlande du Nord, où débarque le ferry d’Écosse, la diagonale passe par un nombre impressionnant de lieux d’intérêt :

Avignon, où demeurèrent quelques papes

Clermont-Ferrand, avec sa cathédrale

Montluçon

Vesdun, en plein centre géographique de la France

Nohant, le pays d’élection de George Sand

Nogent-le-Rotrou

Freshwater, Monmouth en Angleterre

Bangor au Pays de Galles et un autre Bangor en Irlande.

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Bangor P. G.

Le trajet du retour a aussi ses charmes en partant de Larne.

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D’If à Larne (clic droit pour agrandir)

Médiagraphie :

Wikipédia, Wikimédia commons, Géoportail