L’étymologie du symbole a, au moins doublement, un rapport avec les noeuds :
Le symbole est quelque chose qui est lié. C’est une taille et son échantillon, tally en anglais, c’est à dire deux morceaux de bois accolés. Les entailles qu’y font ensemble deux individus permettent de garantir la sincérité des comptes, l’impôt, la taille ; le pain chez le boulanger ; une dette quelconque.
Cette taille elle-même précède donc les noeuds comme méthode de comptage. Les noeuds, on le voit bien, peuvent se dénouer et le même outil de décompte ressert alors.
Le symbole était aussi en Grèce antique la paire de pièces de bois qui unit le mât au navire. Maintenant c’est plus élaboré et on parle d’emplanture.
Il y a encore le symbole des apôtres : les articles de foi qu’ils ont en commun. Jésus, sur la croix, était-il cloué ? les deux larrons, eux, n’étaient que liés.
Aujourd’hui l’acception courante du symbole est un lien entre la chose visée et l’objet qui la désigne. Le symbole, en héraldique, se fait parlant, iconique ; dans le discours, spirituellement, il rejoint la métaphore. Il y a un ballot, un « bundle » composé des deux termes et la corde qui l’assure, trempée, est toute resserrée : le noeud ne se défait plus. Les symboles passent dans le langage courant, se figent et l’on oublie leur provenance.
Note : On brûlait les anciennes tailles dans un poêle dans la chambre des Lords de l’ancien Parlement londonien. Un incendie, dont Turner fut témoin, emporta tout en 1834.
Bienvenue sur http://bookofknots.tiddlyspot.com – Book of knotS calepin de noeuds et nodules