symbole

L’étymologie du symbole a, au moins doublement, un rapport avec les noeuds :

Le symbole est quelque chose qui est lié. C’est une taille et son échantillon, tally en anglais, c’est à dire deux morceaux de bois accolés. Les entailles qu’y font ensemble deux individus permettent de garantir la sincérité des comptes, l’impôt, la taille ; le pain chez le boulanger ; une dette quelconque.

tailles du XIIIe siècle ©The National Archives, Kew.
tailles du XIIIe siècle ©The National Archives, Kew.

Cette taille elle-même précède donc les noeuds comme méthode de comptage. Les noeuds, on le voit bien, peuvent se dénouer et le même outil de décompte ressert alors.

Le symbole était aussi en Grèce antique la paire de pièces de bois qui unit le mât au navire. Maintenant c’est plus élaboré et on parle d’emplanture.
Il y a encore le symbole des apôtres : les articles de foi qu’ils ont en commun. Jésus, sur la croix, était-il cloué ? les deux larrons, eux, n’étaient que liés.

Aujourd’hui l’acception courante du symbole est un lien entre la chose visée et l’objet qui la désigne. Le symbole, en héraldique, se fait parlant, iconique ; dans le discours, spirituellement, il rejoint la métaphore. Il y a un ballot, un « bundle » composé des deux termes et la corde qui l’assure, trempée, est toute resserrée : le noeud ne se défait plus. Les symboles passent dans le langage courant, se figent et l’on oublie leur provenance.

Note : On brûlait les anciennes tailles dans un poêle dans la chambre des Lords de l’ancien Parlement londonien. Un incendie, dont Turner fut témoin, emporta tout en 1834.

Turner HP via commons
Turner HP via commons

Bienvenue sur http://bookofknots.tiddlyspot.com – Book of knotS calepin de noeuds et nodules

mâchoire humaine à quatorze pieds

Le 28 mars 1863, des terrassiers fouillant sous la direction de M. Boucher de Perthes les carrières de Moulin-Quignon, près Abbeville, dans le département de la Somme, en France, trouvèrent une mâchoire humaine à quatorze pieds au-dessous de la superficie du sol. C’était le premier fossile de cette espèce ramené à la lumière du grand jour. Près de lui se rencontrèrent des haches de pierre et des silex taillés, colorés et revêtus par le temps d’une patine uniforme.
Jules Verne, Voyage au centre de la Terre

via commons
via commons

shuffle (2)

De ses grands yeux de saphir clair
I feel pretty
Whenever I’m with him
À quoi ça sert de chercher à comprendre
Rêver un impossible rêve

À quoi ça sert de chercher à comprendre
Johnny’s in the basement, mixing up the medicine
Gay go up and gay go down
Johnny’s in the basement, mixing up the medicine
Well you got the hands of a man and the face of a
little boy blue.

 Basement via www.hauntedstudio.com

Basement via http://www.hauntedstudio.com

l’artiste et son modèle

Fabius (Alberto Fabio) Lorenzi (Italian) :  After Sitting. 1925 via Vasilyt

Fabius (Alberto Fabio) Lorenzi (Italian) : After Sitting. 1925 via http://vasilyt.tumblr.com

Vasilyt offre (février 2014) une intéressante rétrospective sur le thème de l’artiste et son modèle. Cela ouvre une réflexion sur ce que cherche l’artiste, il veut fixer quelque chose qu’il connaît de vue, de mémoire, d’intellect mais qui lui reste extérieur.

Le donnant à voir au monde autant qu’à soi-même et se demandant où l’essence même de la beauté va repartir se cacher.

Cryptic Money

Bruegel l’ancien, dans son paysage avec la chute d’Icare (Pieter Bruegel de Oude, De val (the fall) van Icarus), a été un précurseur du Lorrain (voir article précédent), la différence étant la présence d’un sujet au premier plan, un laboureur, et un paysage de facture encore imparfaite ; mais la jambe du gars qui splashe près d’une barque est saisissante si on l’aperçoit.

A Shady Lane - Edward Charles Williams
A Shady Lane – Edward Charles Williams
Mola_Pier_Francesco_-_L’Ange_apparaissant_à_Agar_dans_le_désert via commons
Mola_Pier_Francesco_-_L’Ange_apparaissant_à_Agar_dans_le_désert via commons
Aert van der Neer : Night Landscape with a River
Aert van der Neer : Night Landscape with a River

Le paysage mange ainsi le sujet peu à peu. Claude Monet en vient à être cryptique – qu’est-ce qu’il raconte ? Juste un décor ?

le Lorrain

Claude_Lorrain_(Gellée)_Landscape_with_Apollo_and_the_Muses
Claude_Lorrain_(Gellée)_Landscape_with_Apollo_and_the_Muses
 claude-lorrain (veduta-of-delphi-with-a-sacrificial-procession) via commons

claude-lorrain (veduta-of-delphi-with-a-sacrificial-procession) via commons
 Claude_Lorrain_-_Villagers_Dancing via commons

Claude_Lorrain_-_Villagers_Dancing via commons

Claude Gellée, dit le Lorrain, est un peintre de paysages dans des scènes mythologiques ou bibliques, à la campagne ou en bord de mer. Influencé par Annibale_Carracci, qui le précède d’un demi-siècle, à l’orée du XVIIe, il a lui-même influencé tout un pan de la production de paysages bucoliques ou inspirés, certains peintres allant jusqu’à le pasticher – hommage, dira-t-on.
Voir ainsi la série « Image: Thomas Cole – Dream of Arcadia 1838 » : https://rivecentrale.wordpress.com/2013/12/11/thomas-cole-dream-of-arcadia-1838/
https://rivecentrale.wordpress.com/2013/12/11/thomas-cole-dream-of-arcadia-1838-2/
https://rivecentrale.wordpress.com/2013/12/11/thomas-cole-dream-of-arcadia-1838-3/

Si on reprend l’esprit du Lorrain, le tableau raconte une histoire précise – l’embarquement d’Ulysse, &c. – mais il n’y a que le paysage qui tient la vedette, le sujet n’est jamais au premier plan et toujours à trouver quelque part. Cela oblige à parcourir l’espace pour tenter de dégager le trait narratif suggéré par le titre. Et la peinture de paysage a par la suite poussé cela jusqu’à faire disparaître toute trace de l’histoire, sauf à ce que le spectateur se souvienne de celle-là.
Ainsi du travail de la mémoire inconsciente : là où nous agissions sous l’emprise du démon aux temps antiques, la découverte de l’inconscient par Freud propulse ce lieu commun, paysagé, au premier plan des causes agissantes. Il ne nous reste plus qu’à retrouver, dans notre environnement familial par exemple, l’histoire qu’il nous masque à dessein.

spring breaks

Bon j’ai triché, j’ai mis un « hat tuesday » aujourd’hui mais c’est le dernier jour de l’hiver, il se fait vieux.

via divinemenusevents.com
via divinemenusevents.com

quelques questions – toujours les mêmes

Sur les temps passés on ne sait pas grand-chose, à peine quelques dixièmes de pétaoctets de données, et on en profite pour ne se poser qu’un nombre très restreint de questions (sur les Templiers, les cheveux de Napoléon, la femme de César, les bijoux de Marie-Antoinette &c.), toujours les mêmes (à part quelques vrais spécialistes, mais alors sur des sujets qui ne parviennent pas à soulever l’enthousiasme).
Ces questions rebattues présentent un degré d’intérêt objectif assez particulier : soit on trouvera de nouveaux indices ou assemblera différemment ceux qui existent, mais il y faut pas mal de paranoïa, soit on devrait s’en fiche car on n’en saura guère plus. De temps à autres un scientifique éclairé et bienveillant vient dire qu’il n’y a plus de question à se poser, ce qui, justement, n’est pas scientifique.

stéréotype de femme ingénieur
stéréotype de femme ingénieur

D’un autre côté, sur l’actualité on engrange tout et on n’accède à rien car le déluge d’informations devient informe. Dans tous les cas la quête de l’homme apparaît pour ce qu’elle est, à savoir vaine et dérisoire. Mais on n’a rien de mieux à faire.