my life as a futile beast

my life as a futile beast
Fasciné par la lumière et la chaleur du soleil, je chante en effet. je chante mon bonheur sur le chemin et je chante le chemin avec bonheur. Je sais – je suis un dieu pour cela – que les chemins, afin d’exister, nécessitent qu’on chante pour eux et je m’en acquitte avec joie.
Humide je vole à l’interface de la boue, de l’eau, des herbes, des chemins des poissons et oiseaux qui me mangent quand ils essayent. Ils me laissent toute la chair mais m’ôtent beaucoup de divinité, de sérénité : la peur m’étrécit. Je vole en un voyage astral sans fin où mon rêve et mon chant créent le paysage.
Desséché je replonge, le petit plouf! fait sursauter l’ami. Il criait tout à l’heure, lui aussi … L’eau est toute ma philosophie : il est sage que je m’humecte la peau et le gosier, l’extérieur comme l’intérieur. Je ne sais pas toujours si ce n’est pas moi qui avale le monde en chantant, mon ventre devient si rond … il a raison, comme dirait Kant!
… La grenouille était sortie du torrent pour chanter si mélodieusement au pied de l’arbre que la perception qu’elle diffusait dans son environnement était celle d’une cantatrice. Mais une cantatrice qui aurait été une lectrice de Kant, quant elle tissait ses « kék » en gonflant exagérément sa délicate gorge kaki.

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