Luc peint

Quand Luc, médecin syrien, disciple de Paul, auteur d’un évangile, peint, le sujet est la Vierge à l’enfant.

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– Weyden, Rogier van der, St Luke Drawing a Portrait of the Madonna, 1435, Oil and tempera on panel, 138 x 111 cm, Museum of Fine Arts, Boston

Dans une composition qui rappelle la Vierge au chancelier Rolin ci-dessus avec les deux personnages sur le pont au fond, Luc se contente de prendre un croquis tandis que la Vierge, sur un tabouret, allaite l’enfant nu.

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– Baegert, Derick, Saint Luke Painting the Virgin, c.1470, Oil on panel, Westfälisches Landesmuseum, Münster

L’enfant est nu. La mère et le peintre portent des robes aux plis contournés. Luc tient le pinceau et la palette devant son chevalet, tableau quasi achevé. Un miroir grossissant devant la fenêtre, un meuble avec une aiguière. Au fond à droite, un ange se penche sur une table.

La pièce donne sur une cour à gauche, surplombant le quai du canal. Derrière, une grand’place avec une fontaine, un édifice religieux et des maisons flamandes à pignons.

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– Gossart, Jan, St Luke Drawing the Virgin, c. 1515, Oil on oak panel, 230 x 205 cm, Národní Galerie, Prague

Dans une composition très élaborée, Luc s’est mis à l’aise en enlevant au moins une socque. La Vierge Marie est en train d’allaiter. Des bas-reliefs et des statues figurent toutes sortes de personnages, anges et monstres tandis que, dans le fond, on retrouve une fontaine très ouvragée sur la place.

Voir aussi, du même peintre :  St Luke Drawing the Virgin, 1520-22, Oil on oak panel, 110 x 82 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienna

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– Vellert, Dirck Jacobsz., St Luke Painting the Virgin, 1526, Engraving, 170 x 124 mm, Metropolitan Museum of Art, New York

Luc est accompagné d’un taureau. L’évangéliste a cet animal pour symbole car il commence son récit à Théophile par l’histoire des parents de Jean dit le Baptiste « Du temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia; sa femme était d’entre les filles d’Aaron, et s’appelait Elisabeth. » Paysage à la fenêtre de gauche, personnage dans la pièce au fond à droite.

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– Manuel, Niklaus, St Luke Painting the Madonna, Wood, Kunstmuseum, Bern (via Wikimedia commons)

On se situe dans l’atelier du peintre avec une fenêtre sur un paysage avec montagnes et étendue d’eau. Le modèle est absent de la scène. Sur des chapiteaux, des angelots artistes et à droite au fond, un homme au travail, penché sur une table. Broie-t-il des couleurs ?

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– Blondeel, Lanceloot, St Luke Painting the Virgin’s Portrait, 1545, Oil on canvas, 144,5 x 103 cm, Groeninge Museum, Bruges

Luc tient le pinceau et l’appuie-main. Marie est dans un grand fauteuil. Au fond à droite, quelque personnage devant une table.

L’ensemble est sombre, mais ressort avec le cadre de l’image qui est entièrement doré et précieusement travaillé avec des grotesques, trophées, cariatides et feuillage.

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– Heemskerck, Maerten van, St Luke Painting the Virgin, 1550-53, Oil on canvas, 206 x 144 cm, Musée des Beaux-Arts, Rennes

Luc semble assis sur le taureau, il peint sur ses genoux avec force pinceaux dans la main. La Vierge est pieds nus, l’enfant, nu, tient un oiseau exotique. Des livres à terre et dans une niche, une sphère armillaire, et le décor est celui d’une galerie de sculptures profanes.

Du même Heemskerck, un Luc vieilli avec ses lunettes :

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– Heemskerck, Maerten van, St Luke Painting the Virgin and Child, 1532, Oil on panel, 168 x 235 cm, Frans Halsmuseum, Haarlem

Marie est assise sur une harpie, l’enfant est déjà impérial, un ange tient un flambeau, Luc est assis sur une représentation qui peut faire songer à Europe enlevée par le taureau, et un dieu Terme barbu supporte la toile. Le spectateur n’est plus un ange mais un quidam lui aussi barbu : une connivence avec le paganisme se dégage de l’oeuvre.

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– Vasari, Giorgio, St Luke Painting the Virgin, after 1565, Fresco, Santissima Annunziata, Florence

Cinq angelots pour soutenir la Vierge posée sur son nuage, plus ceux au-dessus des portes, deux spectateurs, toujours le taureau et l’ouvrier au fond à droite.

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 – Vos, Marten de, St Luke Painting the Virgin Mary, 1602, Oil on panel, 270 x 217 cm, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerp

Sept angelots nus au plafond, l’enfant nu, un ouvrier derrrière Luc, le taureau bien en place, plusieurs personnages en arrière-plan.

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– Greco, El, St Luke Painting the Virgin and Child, before 1567, Tempera and gold on canvas attached to panel, 41,6 x 33 cm, Benaki Museum, Athens

Quand El Greco s’y met, Luc peint une icône orthodoxe : la toile, très abîmée, laisse entrevoir l’ange qui vient le guider, mais le modèle a disparu de la scène.

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– Guercino, St Luke Displaying a Painting of the Virgin, 1652-53, Oil on canvas, Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City

Luc montre son tableau achevé : Jésus a une posture hiératique et l’ange vient regarder. Le Guerchin a pensé à amener un taureau, ici une statuette.

Sans doute le boeuf d’une crèche :

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 – Giotto di Bondone, Legend of St Francis: 13. Institution of the Crib at Greccio (detail), 1297-1300, Fresco, 270 x 230 cm, Upper Church, San Francesco, Assisi

il a d’abord fallu que la vocation se déclare :

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– Carracchi, Annibale, The Virgin Appears to Sts Luke and Catherine, 1592, Oil on canvas, 401 x 226 cm, Musée du Louvre, Paris

  • Médiagraphie : wga.hu

 

 

 

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– Miniaturist, Englishn Lambeth Apocalypsen 1260sn Manuscript (Ms. 209)n Lambeth Palace, London